Maria nel mistero di Cristo. Pienezza del tempo e compimento del regno, éd. E. Peretto

Col.
Theology - reviewer : Léon Renwart s.j.
Ce volume publie les rapports de ce Symposium. Aristide Serra, OSM, étudie la semaine cosmique de Gn 1-2, 2 et son utilisation dans des textes du NT. Romano Penna s'attache au texte de Ga 4, 4 sur la plénitude des temps, point d'appui du rapport entre l'histoire et la rédemption dans le christianisme des origines. Maria Teresa Porcile Santiso examine le verset de Lc 2 sur la naissance de Jésus et en dégage une théologie du temps. Marcella Perrone hasarde une hypothèse intéressante mais discutée sur l'application à Marie de Mt 11, 12: «Le royaume des cieux souffre violence». Luigi Gambero situe Marie dans le mystère du plérôme du Christ d'après les Pères préchalcédoniens. Giancarlo Bruni fait de même pour Gaudentius de Brescia († vers 410). Ermanno Toniolo, OSM, situe Marie au sommet de l'univers récapitulé dans le Christ selon la théologie byzantine des XIVe et XVe siècles. Ignacio Calabuig, OSM, examine le temps du salut et la place qu'y occupe la Vierge d'après la liturgie. Bernardo Antonini, OSM, demande à la philosophie contemporaine d'éclairer les notions de salut et de temps. Angelo Amato, SDB, présente la problématique actuelle du rapport entre l'unique médiateur et la coopération de Marie à cette oeuvre. Maris Thérèse Huguet se demande si Marie, la Femme par excellence, peut être le signe du Fils de l'homme de Mt 24, 30 (en français); Michele Giulio Masciarelli, dans une longue contribution, présente Marie comme l'icône de l'ultime ligne d'arrivée de l'aventure humaine.
Parmi les Annexes, la contribution (non lue en séance) de Salvatore Perrella mérite une mention spéciale. Il y fait une mise au point claire sur les graves problèmes que soulèvent les tentatives qui se manifestent de nouveau pour obtenir une définition dogmatique du rôle salvifique de Marie. Il rappelle les motifs du Concile pour écarter, malgré les demandes, toute définition de ce point. Une première raison évidente est que les formulations avancées étaient loin de faire l'unanimité, même chez les évêques présents au Concile. De plus, conformément aux orientations oecuméniques de Vatican II, on a évité de toucher sans vraie nécessité à des points de désaccord entre chrétiens. Avec Congar, P. ajoute que le rôle de l'Église n'est pas de promulguer des dogmes, mais de défendre le contenu et le sens du dépôt révélé. C'est pourquoi les définitions solennelles des siècles passés ont posé infailliblement, dans des domaines contestés, les limites que ne peuvent franchir la réflexion théologique ou la pratique des fidèles s'ils veulent respecter le mystère révélé. Le Concile a de plus rappelé «la hiérarchie des vérités de la doctrine catholique en raison de leur rapport différent avec les fondements de la foi chrétienne» (UR 11). Il l'a fait dans un contexte oecuménique. Or, rappelons-le, nos frères orthodoxes, qui ont un sens très aigu du dogme, avaient fait remarquer que pour eux la sainteté absolue de la Panagia et sa Dormition étaient à proprement parler des theologoumena, des conclusions théologiques fermes et non contestées, pour lesquelles ne s'indiquait donc pas d'intervention solennelle du Magistère. De plus ils ont discrètement fait remarquer que, dans un esprit de rapprochement, ils auraient pu être consultés sur l'opportunité de ces actes.
Parmi les points que nos frères protestants ont soulevés, figure la question: «N'attribuez-vous pas à Marie un rôle qui revient au Saint-Esprit?» Enfin, nous ajouterions volontiers qu'il est loin d'être évident ou souhaitable que, pour toute doctrine ou toute pratique, même parfaitement légitime, on cherche à obtenir une intervention solennelle du Magistère, dont ce n'est pas le rôle. Espérons que cette courageuse intervention de Salvatore Perrella aidera plus d'un dévot de la Vierge à comprendre, selon la sage attitude de Vatican II, que son rôle est de mettre de mieux en mieux en lumière la fonction propre de Marie, créature privilégiée, dans la collaboration de toute l'Église à l'oeuvre de l'unique Médiateur. - L. Renwart, S.J.

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