Martial d'Etampes (1575-1635), après avoir été novice de Benoît de
Canfield, a été lui-même maître des novices capucins à Meudon,
Paris, Troyes, Amiens. C'est à l'intention des «chères âmes»,
religieuses capucines d'Amiens dont il était le confesseur, qu'il a
composé «un facile abrégé de tous les exercices qui traitent de
l'union de notre esprit avec Jésus-Christ», l'Exercice des trois
clous amoureux et douloureux (1635), ici reproduit. Chacune des
quatre parties de l'ouvrage multiplie les divisions, «en vue de
tout réduire à l'unité». La 1ère partie dispose à l'union par la
pratique de la foi nue, de l'abnégation, de la résignation. La 2e
partie expose la manière dont l'âme s'unit à Dieu: par la
conformité, l'uniformité, la déiformité, symbolisées par les trois
clous. Chacun de ces trois articles est divisé en quatre points:
fondement, objet, pratique, profit. La 3e partie préconise trois
sortes d'exercices pour l'entretien de la vie unitive: abandon à
Dieu, sainte indifférence, anéantissement. Y est recommandée la
contemplation des cinq plaies, qui manifestent un quintuple amour:
inspirant, respirant, aspirant, soupirant, languissant. La 4e
partie suggère, en vue de la conservation de la vie de l'union,
sept sortes d'amour, inspirées des sept paroles du Christ en croix.
L'A. en appelle fréquemment aux saints François, Claire, Colette.
Phrases souvent longues. Vocabulaire agréablement obsolète: ardre
(brûler), accoiser (rendre coi), évagation, oubliance, récolligés.
Retenons: «La plus grande assurance de la présence de Dieu en nous,
c'est le désir de sa présence, car c'est lui-même qui le désire en
nous-mêmes ». Le présent ouvrage contient également un court traité
intitulé Exercice du silence intérieur, reproduit en deux versions:
originale 1639; retouchée 1722. - P.-G.D.