Les sacrements sont des gestes et des paroles du Christ ressuscité en son Église. Ils sont décisifs pour la croissance de la foi. L’A. est consulteur de plusieurs congrégations romaines et prof. de liturgie et de théologie sacramentaire à Bari. Il nous offre un parcours explicatif du septénaire en le fondant sur le Christ, la Tradition des Pères et le sens de l’Église. Il y a un sens sacramentel de la vie, de même que la foi est décisive pour la réception des sacrements. Bien plus, il y a une unité dans le rite romain. Ici se trouve le défi puisqu’il s’agit de rendre compte de la variété des rites ecclésiaux et particulièrement des liens délicats entre les formes ordinaire et extraordinaire en rite latin.

Cette lecture « bipolaire » est originale et riche, sans nier les évolutions ni les regrets vis-à-vis du passé. La présentation des divers sacrements suit la chronologie ecclésiale et les indications du CEC. On trouvera dans la suite des « signes efficaces » des lumières très intéressantes qui allient le langage des rituels et celui du droit canon. Des indications éclairantes sont fournies concernant la matière, les ministres, les fruits gracieux de chaque sacrement et les conditions pour les recevoir. Des accents pastoraux sont éloquents (parfois militants) et nous évitent une présentation purement scolastique. Les traits et les différences entre les formes ordinaire et extraordinaire sont explicités : ils peuvent aider certains à comprendre la spécificité de l’économie sacramentelle et les apparentes contradictions dans les évolutions historiques.

L’option sacramentaire se dit dans l’insistance sur l’objectivité de toute démarche sacramentelle. Le respect des sens littéral et tropologique de chaque sacrement est à sauvegarder afin qu’il puisse manifester dans l’histoire ecclésiale son sens anagogique et unir ainsi dans l’histoire « le ciel et la terre ». Nous avons particulièrement apprécié la présentation de la confirmation comme « onction bienfaisante ». Le désir d’articuler les sacrements avec les sacramentaux est riche d’enseignements : cette présentation unifie la recherche théologique avec la religion populaire. Ce dernier chap. ouvre un beau champ à la définition conciliaire de l’Église-sacrement (peu explicitée) et surtout de l’économie sacramentelle, réalité centrale de la vie des chrétiens dans le monde. — A. Mattheeuws s.j.