Sébastien Franck (1499-1542), théologien et historien, a été une des figures centrales de l'époque de la Réforme. Prêtre catholique, il passa à la Réforme entre 1525 et 1527, pour se dissocier ensuite du luthéranisme. Il projetait une Église spirituelle dépassant les divisions et les Églises existantes. Les «Paradoxes» déconcertèrent par leur radicalité, car c'est la théologie elle-même et l'Écriture qui sont pour Franck des paradoxes, en conflit avec tout ce que le monde croit. Le Christ véritable, le Christ intérieur, l'Esprit n'ont que faire des Églises historiques, et peuvent se passer des livres, des cérémonies, des cultes. «Le Nouveau Testament est l'Esprit Saint parlant à l'homme intérieur, parfaitement détaché». Ces affirmations reprennent des thèmes de la mystique spéculative de Maître Eckhart et inaugurent le courant de la «pensée religieuse libérale». La traduction italienne, assurée par Marco Vannini, se base sur l'édition de Bâle de 1542.
Deux extraits fort brefs du commentaire du paradoxe 89: «Mais le Christ savait que les siens prient non dans un temple ou dans une synagogue, mais chacun dans sa chambre (Mt 6). Et, quand lui-même priait, il n'est jamais allé au temple, mais dans le désert, sur une montagne. C'est là qu'il a passé la nuit en prière (Lc 6)». «Le peuple du Nouveau Testament est un peuple libre, dont le culte consiste entièrement dans la liberté de l'esprit, la bonne conscience, le coeur pur, la foi au Christ, dans une vie innocente, un amour et une foi sincères.» (p. 148-149) Le premier paradoxe, pour sa part, est intitulé: «Personne ne sait ce qu'est Dieu».- S. Decloux sj

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