Patterns of Redemption in the Fourth Gospel. An Experiment in Structural Analysis

G.H. Østenstad
Holy Scripture - reviewer : Yves Simoens s.j.
Beaucoup de la structuration textuelle du quatrième évangile comme de toute grande oeuvre dépend de l̓opération du découpage initial. Cette étude opte en ce sens pour une division en trois parties: après le Prologue, Jn 1, 19 - 4, 54; 5, 1 - 17, 26; 18, 1 - 21, 25. Nous ne pouvons qu̓applaudir au souci d̓unir les chapitres sur la Passion et la mort de Jésus à ceux qui sont consacrés à la résurrection. Force nous est pourtant de reconnaître que l̓A. en revient dans ses analyses à des perspectives beaucoup plus classiques et contestables avec un regroupement d̓abord de Jn 18 et 19, où ni le découpage ni la structuration interne ne convainquent vraiment, puis de Jn 20 et 21, où la structuration concentrique des deux chapitres réunis en une seule unité textuelle est forcée et nous semble vouée d̓entrée de jeu à l̓échec. On peut comprendre les liens établis de 1, 19 à 4, 54, notamment sur la base du témoignage de Jean (la terminologie du «nouveau temple» n̓est pas heureuse). Mais envisager Jn 5 à 17 comme un tout expose à des simplifications. La subdivision selon Jn 5-7, 8-12 et 13-17 conduit en elle-même à des remaniements nécessaires du découpage initial. Malgré toute l̓importance de Lazare dans l̓économie générale du texte, en rapport avec les récits de la résurrection, la fin de Jn 12 marque une césure trop forte pour ne pas être respectée comme une transition majeure vers la Passion qui commence en Jn 13. On ne peut que se féliciter en revanche de voir intégré Jn 7, 53 - 8, 11 dans une perspective synchronique à l̓ensemble du texte en son état définitif, n̓en déplaise aux critiques qui restent esclaves de considérations diachroniques quand ils veulent écarter cette péricope dans une vue d̓ensemble de Jean. Il convient de respecter la complémentarité des angles d̓approche et l̓A. a raison sur ce point.
Mise à part la décision d̓introduire une coupure entre 16, 4a et 16, 4b, on ne peut qu̓être d̓accord aussi avec la prise en compte de l̓unité du ch. 13, ce qui fait apparaître l̓unité de Jn 14 et, par voie de conséquence, une structure tripartite pour le discours de la Cène. Jn 17 atteste ainsi un rôle conclusif, parallèle à l̓ouverture de la dernière Pâque ménagée par Jn 13. Le rôle central de Judas est perçu (13, 1-38, p. 171, et non 13, 1-39: ce n̓est pas le seul exemple d̓erreur de ce type), mais selon nous, il n̓est pas purement et simplement «le fils de la perdition». Par contre, dès qu̓il s̓agit des structurations de détails, les questions se multiplient. Comme souvent, pour Jn 17, l̓accord peut se faire sur le début (vv. 1-5) et la fin (vv. 24-26). La structuration interne des versets intermédiaires nous paraît arbitraire et basée sur des rapprochements plus conceptuels que littéraires.
Ce travail minutieux, long et documenté marque une étape dans l̓examen de la structure du quatrième évangile. Il appelle des approfondissements et des nuances selon sa propre méthodologie. Aucune autre ne s̓en trouve pour autant exclue, selon des objets formels et des instruments d̓analyse différents. Mais il est vrai que l̓interprétation de fond peut conditionner des décisions sur la formalité du texte. Cette dimension herméneutique semble un peu le parent pauvre de l̓entreprise. - Y. Simoens, S.J.

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