Fidèle à l'esprit de la coll. «Lire la Bible», ce petit livre ne
pourra bien se lire que Bible en main. En offrant sobrement un
parcours in extenso de 2 Co, l'A. s'attache «à caractériser la
spiritualité missionnaire de Paul» (p. 14) et montre comment, dans
un contexte de contestation de son autorité apostolique, l'Apôtre
répond en recentrant le propos sur la relation au Christ. La
lectio débute par 2 Co 10-13, selon l'hypothèse qu'on y
retrouverait en substance la «lettre écrite dans les larmes» (2 Co
2,3-4), et afin de mieux comprendre les enjeux doctrinaux de la
polémique dont ces chap. se font écho. Ensuite, par delà
l'ouverture (2 Co 1-2), l'A. détaille davantage ses explications
des chap. centraux (2 Co 3-7), là où précisément Paul se présente
comme «serviteur de la nouvelle alliance» (2 Co 3,6) et ambassadeur
de Dieu pour la réconciliation (cf. 2 Co 5,20). Le commentaire des
billets sur la collecte (2 Co 8 et 9) met en valeur l'importance de
celle-ci dans la vie de l'Apôtre et s'efforce ainsi d'en donner «le
sens pour aujourd'hui».
Le chapitre conclusif ressaisit les traits principaux du ministère
apostolique: la qualification de serviteur» (diakonos, au
sens du messager qui met en relation, p. 49); la conformité à
Jésus, avec ce que cela implique de mortification; la «Nouvelle
Alliance», comprise, à la suite de Jr 31 et Ez 34, non seulement
comme renouvellement intérieur mais aussi comme «une véritable
création» (p. 109); le rôle de l'Esprit; le zèle apostolique.
Quelques citations tirées du commentaire de Chrysostome inscrivent
résolument cette lecture guidée dans la Tradition de l'Église qui,
depuis le Concile Vatican II, invite à renouveler sans cesse le
regard sur le ministère apostolique comme service spirituel du
Christ et de sa Parole. - S. Dehorter
