L'action politique réformatrice du dernier souverain des États du Pape est décrite avec ses difficultés inextricables: les papes aussi sont les enfants de leur temps, temps de révolutions, d'exil pour le Pontife et de combats, dits anticléricaux, mais qui sont de véritables persécutions du christianisme dans l'Europe du XIXe siècle. C'est miracle que le même temps et les mêmes pays aient connu un des plus gigantesques essors missionnaires de l'Église et la naissance de l'Action Catholique (p. 368s). Au passage, l'histoire d'Edgardo Levi-Mortara est racontée en quatre pages précises (p. 296-300). Les origines du Syllabus sont longuement rapportées depuis l'Allocution Maxima quidem (18.01.1862) devant le tiers de l'Épiscopat mondial, l'action de Dom Guéranger (p. 324s.), les interventions d'évêques français (Gerbert) et de théologiens comme Perrone, mais aussi les Congrès de Malines, donnent le contexte où le Syllabus et Quanta cura prennent tout leur sens. Le texte en est cité, éclairé sans cacher les difficultés mais aussi les applaudissements, par exemple des jésuites allemands qui «fondèrent une revue Stimmen aus Maria-Laach pour commenter la doctrine du Syllabus» (p. 348). «Le Syllabus fut avec le dogme de l'Immaculée Conception et le concile Vatican I, l'une des trois pierres milliaires du Pontificat de Pie IX» (p. 348). Sans pouvoir reprendre le travail d'analyse de R. Aubert, l'A. consacre 60 pages au concile du Vatican. Les Archives de Saint-Sulpice et notamment le Journal d'Icard, ultramontain modéré, apportent des précisions inédites sur l'harmonie régnant entre Pie IX et l'opinion publique dans une Église européenne, populaire, méprisée et missionnaire. Après un chapitre sur le «prisonnier du Vatican», l'ouvrage rapporte les étapes du procès de béatification. Il évoque la constitution par Jean-Paul II d'une «commission particulière de sept membres chargés d'étudier la béatification de son prédécesseur» (p. 504). Seul, le P. Martina sj, biographe de Pie IX, s'y était déclaré hostile. La perspective de l'ouvrage, opposée à celle de R. Aubert, n'en demeure pas moins opportunément complémentaire. - A. Chapelle, S.J.
L'action politique réformatrice du dernier souverain des États du Pape est décrite avec ses difficultés inextricables: les papes aussi sont les enfants de leur temps, temps de révolutions, d'exil pour le Pontife et de combats, dits anticléricaux, mais qui sont de véritables persécutions du christianisme dans l'Europe du XIXe siècle. C'est miracle que le même temps et les mêmes pays aient connu un des plus gigantesques essors missionnaires de l'Église et la naissance de l'Action Catholique (p. 368s). Au passage, l'histoire d'Edgardo Levi-Mortara est racontée en quatre pages précises (p. 296-300). Les origines du Syllabus sont longuement rapportées depuis l'Allocution Maxima quidem (18.01.1862) devant le tiers de l'Épiscopat mondial, l'action de Dom Guéranger (p. 324s.), les interventions d'évêques français (Gerbert) et de théologiens comme Perrone, mais aussi les Congrès de Malines, donnent le contexte où le Syllabus et Quanta cura prennent tout leur sens. Le texte en est cité, éclairé sans cacher les difficultés mais aussi les applaudissements, par exemple des jésuites allemands qui «fondèrent une revue Stimmen aus Maria-Laach pour commenter la doctrine du Syllabus» (p. 348). «Le Syllabus fut avec le dogme de l'Immaculée Conception et le concile Vatican I, l'une des trois pierres milliaires du Pontificat de Pie IX» (p. 348). Sans pouvoir reprendre le travail d'analyse de R. Aubert, l'A. consacre 60 pages au concile du Vatican. Les Archives de Saint-Sulpice et notamment le Journal d'Icard, ultramontain modéré, apportent des précisions inédites sur l'harmonie régnant entre Pie IX et l'opinion publique dans une Église européenne, populaire, méprisée et missionnaire. Après un chapitre sur le «prisonnier du Vatican», l'ouvrage rapporte les étapes du procès de béatification. Il évoque la constitution par Jean-Paul II d'une «commission particulière de sept membres chargés d'étudier la béatification de son prédécesseur» (p. 504). Seul, le P. Martina sj, biographe de Pie IX, s'y était déclaré hostile. La perspective de l'ouvrage, opposée à celle de R. Aubert, n'en demeure pas moins opportunément complémentaire. - A. Chapelle, S.J.