Le colloque international qui a célébré à Kinshasa (15-20 février
2004) le 40ème anniversaire de la fondation de l'Institut Supérieur
de Sciences Religieuses, et dont les treize interventions sont ici
rassemblées, avait pour thème l'identité et le statut des laïcs en
responsabilité pastorale. Les textes de Vatican II concernant les
ministères laïcs y sont relus à la lumière de Ministeria quaedam,
d'Evangelii Nuntiandi (Paul VI) et de l'instruction de 1997, dans
l'optique d'une Église comme famille de Dieu qui se veut
authentiquement négro-africaine et qui souhaite avoir son droit
propre. L'accession de permanents laïcs à une pluriministérialité
structurelle de l'Église rencontre des résistances: distinction
ontologique, rôle de suppléance, apôtres mais non pasteurs, agents
mais pas acteurs? … C'est l'Évangile (plutôt que le christianisme,
qui en est déjà une forme inculturée) qu'il s'agit d'insérer dans
les diverses cultures humaines. La législation sur le mariage se
doit de prendre en compte les problèmes créés par le mariage
coutumier (avec son élément communautaire). Divers chapitres
étudient la place des ministères laïcs dans les communautés de
base; la fonction de catéchiste comme ministère laïc; les équipes
pastorales qui assurent une gestion et une animation paroissiale
collégiale. Une étude est consacrée à l'évolution, année par année,
de la pensée du cardinal Malula concernant les ministres laïcs: les
bakambi (présidents d'assemblée), les assistants paroissiaux, les
animateurs pastoraux officiellement mandatés. Une enquête sur le
terrain, dans l'archidiocèse de Kinshasa, se penche sur la riche
collaboration, instituée il y a 29 ans, entre bakambi et prêtres
animateurs. Le partenariat est parfois soumis à des tensions, dont
on recherche les causes (chez les premiers, surestime de leur
ministère, promotion sociale plutôt que service, insuffisance de
formation, manque d'organisation, mauvaise gestion; chez les
seconds, attitude paternaliste, recherche de l'argent, de la vie
facile, du pouvoir, de la compagnie des femmes) et pour lesquelles
on suggère des remèdes. Le colloque se termine sur divers souhaits
et recommandations. - P. Detienne sj