Preti sposati per volonta di Dio? Saggio su una Chiesa a due polmoni
Basilio PetràŒcumenism - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Le concile a respecté sur ce point les deux traditions et affirme que, de soi, le sacerdoce n'exige pas la continence parfaite et perpétuelle, car les deux domaines ne sont pas du même ordre; mais le concile ne pose pas la question de la volonté de Dieu à ce sujet. En fait, au concile, Paul VI a interdit aux Pères de discuter du célibat ecclésiastique, car il se réservait la question qu'il a traitée en 1967 dans Sacerdotalis celibatus, où il admet un lien «extrinsèque» entre célibat et sacerdoce.
Quarante ans plus tard, le magistère romain s'est exprimé sur le sacerdoce dans 4 documents principaux. Le CIC 277 affirme l'obligation du célibat pour les clercs consacrés latins, car «célibat et ministère consacré sont inséparables», ce qui contredit l'avis du concile. Or le CIC se contredit lui-même en admettant un diaconat marié et certaines dispenses du célibat sacerdotal par le Pape. Pour sa part, le Droit canon oriental suppose un lien «accidentel» entre sacerdoce et célibat et accepte le sacerdoce marié; mais ici encore on trouve une certaine incohérence en excluant du mariage les évêques et deux autres charges ecclésiastiques. Pour sa part, le Catéchisme de l'Église catholique exige le célibat pour le sacerdoce, mais pas pour le diaconat, sans expliquer pourquoi. Dans Pastores dabo vobis en, 1992, Jean-Paul II affirme un lien étroit, «ontologique» même entre célibat et sacerdoce par suite de l'identification du prêtre au Christ et du lien nuptial du Christ avec l'Église. D'extrinsèque, le lien entre célibat et sacerdoce devient donc «intrinsèque»! Comment alors l'Église peut-elle tolérer en son sein des prêtres mariés?
Tant que le lien n'était que disciplinaire, les différences entre les deux Églises ne faisaient pas problème, tandis que les positions de Jean-Paul II mènent à des incompatibilités théologiques. En outre, ses affirmations sont peu conformes à la tradition. Le Christ semble avoir choisi des apôtres mariés et non mariés. Les deux Églises ont admis un clergé marié, même l'Église latine qui n'a fermement exigé le célibat que depuis le concile de Trente. Or l'Église doit se conformer à la volonté du Seigneur et voir un don divin dans le double sacerdoce.
C'est au magistère qu'appartient le devoir d'harmoniser les points de vue et de trouver une voie d'unité en tenant compte des diverses traditions. Il faut repartir du concile, affirme pour sa part l'A., avec plus de cohérence et sans préoccupations défensives, à partir d'une question essentielle: quelle est la volonté de Dieu? Or le concile a admis une double vocation « divine » au ministère ordonné (PO 16,18 et LG 41).Cette étude d'un théologien ouvert aux deux traditions est précieuse et courageuse. G. Petrà ouvre beaucoup de voies, explique pas mal de problèmes et aidera ses lecteurs à voir plus clair dans dans une question qui devient de plus en plus importante, vu la diminution du clergé. - B.Clarot sj