Prospettive teologiche per il XXI secolo

(éd.) Rosino Gibellini
Theology - reviewer : Bruno Clarot s.j.
NRT 127-2 (2005)
Il n'existe pas de rupture théologique entre un siècle et l'autre, mais des tendances dominantes en fin de siècle, tendances qui vont probablement orienter la pensée du XXIe s. Ce livre de Gibellini propose donc un «bilan prospectif» du XXe s. Depuis 1964 et La théologie de l'espérance de Moltmann, il discerne quatre «mouvements» théologiques: 1/ Les théologies de l'identité qui se veulent descriptives et non plus théoriques, pour préserver l'identité chrétienne et la foi des fidèles, sans avoir besoin de se justifier (Lindbeck). 2/ Les théologies de la relation préparées par l'école française (Chenu, Congar, de Lubac…), qui veulent dialoguer avec le monde pour répondre à l'attente humaine sur le sens ultime de la vie, révélé par la foi. 3/ Les théologies politiques pour développer les contenus sociaux et politiques du message chrétien, c'est-à-dire « l'orthopraxie ». De là sont issues les diverses théologies de la libération adaptées aux besoins de chaque continent et même celle du féminisme, pour préparer dés ici-bas le Règne de Dieu. 4/ Les théologies de la mondialisation: chaque continent doit construire une théologie plus adaptée à ses besoins, ainsi l'inculturation en Afrique, le dialogue interreligieux en Asie, la libération en Amérique du Sud et en Asie, l'écologie dans tous les pays. Il s'agit donc d'une théologie « polycentrique », à la fois locale et globale, respectueuse des différences.
Gibellini développe alors la pensée de dix-sept théologiens du monde entier. Comme toute sélection, ce choix est contestable, mais intéressant. Impossible de développer ici, mais voici quelques notes pour essayer de caractériser leur pensée en une ligne: J. Moltman: l'espérance; W. Jeanrond (Suède): l'interprétation biblique et théologique devient plurielle et interculturelle; E. Arens (Suisse): théologie politique; G. Guttiérez (Pérou) a lancé la théologie de la libération en 1971; G.K. Nsapo (Congo) regroupe l'inculturation de l'Évangile, la libération, la reconstruction; M. Amaladoss (Inde): l'oecuménisme, le Règne de Dieu et le féminisme; Elis. Green (Angleterre): le féminisme dans différents domaines; M.Vidal (Espagne): la théologie morale avec un autre paradigme; D. Mieth (Allemagne): cherche une morale autonome basée sur la dignité humaine; G. Segalla (Italie): souligne le paradigme de la modernité en exégèse; D. Tracy (USA): l'écoute de Dieu dans toute sa richesse; Y. Spiteris; la collaboration de la théologie orthodoxe avec celle des autres Églises; P. Neuner (Allemagne): comment relancer et prolonger l'oecuménisme; H. Waldenfels (Allemagne): le dialogue religieux avec l'Orient; Cl. Geffré (France) réfléchit avec les théologiens du dialogue religieux: Dupuis, Küng, Tracy, Pannikar; R. Schretter (USA): le passage à la postmodernité en théologie; J.B. Metz (Allemagne): le futur du christianisme à notre époque de globalisation et de pluralisme.
Ces analyses de théologiens contemporains (20 pages en moyenne) présentent un bon résumé de la pensée des dix-sept auteurs évoqués. Gibellini est clair et sait faire la synthèse d'une pensée même complexe. - B. Clarot, S.J.

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