L'A. est professeur d'archéologie à l'Université hébraïque de
Jérusalem; il a dirigé plusieurs fouilles importantes, notamment à
Ein-Gedi, Ramat Hanadiv et Tibériade et en a publié les rapports.
Ses préférences vont surtout aux périodes romaine et byzantine,
mais il connaît bien l'archéologie des différents sites de son
pays.Dans ce beau volume, magnifiquement présenté et bien illustré,
il tente de faire le point à propos des ruines de Qumrân. Il remet
en question la position du P. de Vaux et des autres chercheurs qui
regardaient ces ruines comme celles d'un «monastère» ayant abrité
une communauté essénienne. Il croit en effet pouvoir prouver que ce
sont les ruines de la propriété d'un membre influent de la société
juive de son temps; il s'ensuit dès lors que les manuscrits exhumés
constitueraient une collection déménagée de Jérusalem afin de les
mettre à l'abri durant la grande révolte de 66-70. Après une
anamnèse des recherches qumrâniennes et un examen de l'origine des
manuscrits, il reconstitue, photos et dessins à l'appui, l'histoire
complète du site et de son annexe d'Ein-Feschka avant de présenter
une vue d'ensemble de la région de la mer Morte à la période du
Second Temple, compte tenu de la présence des esséniens.
Inutile de dire que cette étude révolutionne complètement les
hypothèses construites précédemment et donc aussi les conclusions
que l'on en tirait. Faut-il accorder tout crédit à l'A.? Son
argumentation et son étude rigoureuse du site paraissent bien
convaincantes. Ainsi l'archéologie nous offre encore des surprises.
Affaire à suivre. - J. Radermakers sj