Reading the Qur'an (a long) in Latin Christendom, 1140-1560
Th.E. BurmanReligions - reviewer : Jacques Scheuer s.j.
humanistes, voire la curiosité exotique qui anime des collectionneurs de la Renaissance. Cet ouvrage étudie d'abord la technique des traducteurs - qu'ils recourent à une paraphrase explicative, comme le plus célèbre d'entre eux, Robert de Ketton (vers 1150), ou qu'ils adhèrent plus servilement à la lettre du texte arabe - et la mesure dans laquelle ils recourent aux commentaires islamiques pour éclairer les difficultés de ce texte. Si les connaissances philologiques et la qualité des traductions médiévales sont très variables, le fossé entre les meilleures d'entre elles et la traduction «moderne» d'un Marracci (1698) est moindre qu'on ne l'a prétendu. Dans la ligne des études historiques qui se développent actuellement sur le texte écrit comme objet, sa lecture et ses usages, l'A. examine ensuite tout ce que les manuscrits (et les tout premiers imprimés) nous enseignent par leur disposition, les textes qui accompagnent (le texte et) la traduction du Coran, les instruments de travail (tables, index…), les annotations marginales et interlinéaires du traducteur, du copiste ou de lecteurs. Enfin, le récit par Juan de Segovia (1393-1458) de l'entreprise de traduction (perdue) qu'il a patronnée permet d'entrer un peu plus dans la complexité des intérêts tant «philologiques» que «polémiques» de ces chrétiens latins et d'éclairer leurs rapports complexes avec un texte coranique qui suscitait leur curiosité passionnée en même temps que leur condamnation méprisante. - J. Scheuer sj