Saint Louis-Marie Grignion de Montfort

L. Le Crom
History - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Le Crom, montfortain et historien, a voulu faire la lumière sur son fondateur en consultant les sources manuscrites et autres. Cette biographie n'a rien d'un panégyrique, mais tente de voir clair dans la vie étonnante de ce saint, canonisé en 1947, dont la stature est hors du commun et par le fait même a choqué beaucoup de monde à une époque janséniste et guindée. Né près de Rennes, L.M. Grignion de Montfort (1673-1716) ne vécut que quarante-trois ans et n'exerça la prêtrise que durant seize années, mais que de missions accomplit ce travailleur infatigable dans tout l'Ouest de la France: Poitou, Vendée, Bretagne!
Après des études chez les jésuites à Rennes, il partit faire son séminaire à Paris. Dès le début, il résolut de pratiquer l'Évangile intégralement et vivre tout abandonné à la Providence, au point de distribuer, en partant, tout l'argent qu'il avait avec lui et de mendier sa nourriture. Sa vie pauvre et parfois misérable rayonna d'une foi et d'un amour communicatifs. Il réussit brillamment ses études et chercha sa voie du côté des missions intérieures, ce que lui confirmera une visite au pape. Homme de prière, il aimait particulièrement la Sainte Vierge et la fit aimer. Face au jansénisme, il prêcha la communion fréquente, la confiance, la dévotion mariale et celle pour le pape, le tout avec un succès peu banal. Discuté de son vivant à cause de sa vie pauvre, de son amour pour les pauvres et de ses audaces apostoliques, il reste encore pour beaucoup une énigme. Dénigré, jalousé, calomnié par tous ceux qu'il dérangeait, dénonçait, ou par les confrères moins zélés, il fut exclu de plusieurs évêchés et même par des évêques qui admiraient sa sainteté, mais se laissaient mener par un entourage hostile.
Renoncé, exigeant pour lui et pour les autres, il sut pourtant rester humain, gai, humble, soumis. Dieu lui donna souvent d'accomplir des miracles qui n'entamaient en rien son humilité. Ses missions durent leur succès à son éloquence, ses catéchismes, ses cantiques, des tableaux suggestifs, des processions, des oeuvres de persévérance (associations, chapelet, «esclavage» à Marie, rénovation des voeux du baptême, érection de calvaires parfois monumentaux). Avec l'aide des gens du cru, il restaura un bon nombre de chapelles délabrées. Il avait groupé autour de lui deux ou trois laïcs pour l'assister et parfois il trouva un ou deux prêtres pour l'accompagner.
Il essaya de fonder deux congrégations, l'une de missionnaires, la Compagnie de Marie, qui ne démarra vraiment qu'après sa mort, et l'autre, les Filles de la Sagesse, pour l'éducation des filles, avec un peu plus de succès de son vivant. Parmi ses nombreux écrits spirituels, il en est trois qui dominent le lot: L'amour de la Sagesse éternelle, qui est le Christ incarné, la Lettre aux amis de la Croix et surtout Le traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, paru cent-trente ans après sa mort, qui fut traduit en de nombreuses langues et se voit encore réédité de nos jours.
Cette biographie impartiale d'un apôtre original et contesté vaut la peine d'être lue et méditée par tous ceux qui désirent imiter la vie apostolique du Christ. - B. Clarot, S.J.

newsletter


the journal


NRT is a quarterly journal published by a group of Theology professors, under the supervision of the Society of Jesus in Brussels.

contact


Nouvelle revue théologique
Boulevard Saint-Michel, 24
1040 Bruxelles, Belgium
Tél. +32 (0)2 739 34 80