Celui qui s'approche de cet essai appartenant à la dernière étape
de la production de Cohen (traduite ici pour la première fois en
italien) ne pourra manquer d'observer que même le représentant
principal de l'école néo-kantienne de Marbourg a été contraint à se
confronter à Spinoza. Les réflecteurs de Cohen, cependant, sont
dirigés, non sur l'auteur de l'Ethique mais sur celui du Traité
théologico-politique, même si Cohen s'efforce constamment de relier
le problème théologico-politique aux instances métaphysiques. Le
motif de ce déplacement d'intérêt est qu'à présent, après s'être
souvent rapporté à la pensée de Spinoza dans ses cours théoriques,
Cohen veut aussi s'appliquer à une vraie reddition de comptes avec
ce même Spinoza, excommunié et banni de la communauté hébraïque. Le
seul mérite qu'il lui reconnaît est d'avoir fondé la critique
biblique. Mais, en s'attaquant au monothéisme hébraïque et à son
propre peuple, il a méconnu la mission universelle du prophétisme
d'Israël. - S. Decloux sj