Alessi rappelle que la connaissance a traversé des crises périodiques au cours de l'histoire, mais l'homme ne peut vivre sans vérité. La subjectivité de la connaissance n'annule pas son objectivité; certes, toute connaissance humaine est imparfaite, mais pourquoi ne pourrait-elle pas parvenir à quelques connaissances absolues? Le nier serait contradictoire, car on affirmerait un absolu. La connaissance de soi est enracinée dans l'être et tend à connaître d'autres existants. L'affirmation de vérité fait l'objet d'une prise de conscience immédiate, dont le caractère objectif s'impose de lui-même. On part donc de l'affirmation de l'existence d'un «objet» perçu concrètement et on peut décomposer cette affirmation. Je me connais connaissant un autre être. Mais la prise de conscience de la richesse de l'affirmation est rare et suppose une attention soutenue et réflexive. La critique de Kant porte sur la pensée et non sur l'acte pensant. Le premier connu par la pensée est l'être et non pas la pensée elle-même. Etc.
En conclusion, Alessi note que la connaissance ne nous permet certes pas une compréhension exhaustive du réel, mais constitue un chemin progressif vers la vérité. Enfin, derrière les être limités, la connaissance cherche à atteindre l'existence de l'Être nécessaire et infini qui fonde tout être fini.
Ce manuel intelligent et ouvert garde le souci presque anxieux de montrer continuellement son accord avec la théorie thomiste et avec ses formules latines, tout en les expliquant clairement pour des esprits modernes post-kantiens. Il discute loyalement les différentes positions et fournit des réponses valables. - J. Debrun.