C'est à un universitaire, professeur de philosophie de la religion,
qu'on a demandé de traiter le délicat problème des rapports entre
Théologie et philosophie. Il se limite à l'Occident chrétien où
collaboration et conflits ont alterné depuis près de 2000 ans, car
les deux disciplines sont des manières de connaître le réel et le
divin; de là leurs conflits, mais aussi les possibilités de
collaboration. À condition d'accepter le dialogue, chacune des deux
peut aider l'autre à mieux connaître sa propre identité et à
s'enrichir, fût-ce au prix de nouvelles tensions. La foi est
indépendante de la philosophie, certes, mais celle-ci peut aider la
foi à se mieux comprendre à travers les catégories du savoir. Leur
collaboration est possible à condition de respecter l'autonomie de
la philosophie et l'autosuffisance de la théologie basée sur
l'option de foi. Le philosophie constate que la foi peut donner
sens à la vie et à la pensée, tandis que le croyant sait que la foi
dépend d'un don gracieux de Dieu, mais exige d'être accueillie et
annoncée, parfois au prix de réflexions et de tensions. C'est ici
qu'intervient la philosophie pour aider la théologie. En outre, la
théologie a besoin d'un regard critique extérieur, que seule la
philosophie peut lui offrir, une philosophie autonome mais
consciente des limites de la raison.
Telle est la pensée centrale de ce petit livre qui ne prétend pas
élaborer une philosophie de la religion, mais étudie les rapports
entre les deux types de connaissance. A. Fabris est court, clair,
précis et compétent. - B.C.