The Biblical Canon. Its Origin, Transmission, and Authority

L.M. McDonald
Holy Scripture - reviewer : Jean-Louis Ska s.j.
La seconde édition de ce volume (1995) a été présentée dans la NRT 119 (1997) 272. La troisième édition est complètement revue et corrigée. Elle témoigne du succès de cet ouvrage et de l'intérêt croissant pour le canon. Le volume édité par J.-M. Auwers et H.J. de Jonge, The Biblical Canons, coll. BETL 163, Leuven, Peeters, 2003, en est une autre preuve. Il est malheureusement assez peu cité par notre auteur.
Les principales modifications apportées à l'ouvrage sont les suivantes. Tout d'abord, les études sur les manuscrits de Qumrân ont beaucoup progressé entre autres grâce à la publication de nombreux documents et fragments inédits. Les résultats de ces recherches confirment notre auteur dans sa conviction que la fixation du canon des Écritures commença, dans certains secteurs du Judaïsme, vers la fin du premier siècle de notre ère et qu'il s'acheva vers le troisième et même le quatrième siècle. Dans le monde chrétien, le processus est plus tardif encore. Il faut attendre le quatrième et le cinquième siècle. Les premiers disciples de Jésus, par contre, n'avaient aucune notion d'un canon biblique clos et fixe, et ils ne possédaient aucune liste des livres canoniques. Un second domaine est celui de la littérature rabbinique. Une plus grande familiarité avec ce monde complexe oblige à abandonner l'idée d'un judaïsme normatif au premier siècle. Il existe plusieurs judaïsmes, ils ont des caractéristiques communes, et deux formes principales ont survécu: le pharisaïsme et le christianisme. L'influence des rabbins du second jusqu'au cinquième siècle est également devenue plus claire. En troisième lieu, il est possible d'apprécier davantage l'importance de nombreux textes apocryphes ou pseudo apocryphes cités par les Pères de l'Église du second au quatrième siècle. Quarto, les études sur la Septante ont beaucoup avancé ces dernières décennies (M. Hengel, E. Tov). Elles ont éclairci l'histoire du texte de l'Ancien Testament tout comme celle de la formation de divers canons. Le temps de l'hebraica veritas est sans doute révolu. En cinquième lieu, l'A. reconnaît devoir beaucoup aux études de A. Sundberg. C'est après l'avoir lu qu'il a abandonné l'idée d'un canon alexandrin qui aurait expliqué pourquoi l'Ancien Testament chrétien contenait plus de livres que le canon hébreu.
Une autre vue a été bousculée par Sundberg, mais avec moins de succès. Il s'agit de l'importance et de la date du canon de Muratori, un texte essentiel pour l'histoire du canon du Nouveau Testament. Sundberg a contesté qu'il puisse remonter au second siècle et qu'il provienne de Rome. Il le date du quatrième siècle et pense qu'il est d'origine orientale. Cette opinion a été longtemps contestée, mais elle a fait du chemin depuis. À ce propos, il faut noter que l'A. cite dans sa bibliographie l'important article de J. Verheyden, «The Canon Muratori: A Matter of Dispute», publié pp. 487-556 dans le volume collectif The Biblical Canons, éd. J.-M. Auwers - H.J. de Jonge, cité au début de cette recension, mais il n'en tient guère compte dans son ouvrage. J. Verheyden conteste radicalement la thèse de Sandberg. Sexto, les études de critique textuelle empêchent désormais de chercher le texte original des livres bibliques, bien que cette recherche ne soit pas toujours vaine.
Longtemps, le problème du canon était de savoir quels livres en faisaient partie ou en était exclus. Peu d'attention était accordée au texte lui-même ou aux traductions qui furent adoptées ou rejetées par les différentes églises ou par la synagogue. En outre, il est étonnant que de nombreux manuscrits anciens contiennent davantage de livres que ceux qui sont considérés canoniques aujourd'hui. En outre, de nombreux textes non canoniques ont été utilisés durant toute la période qui va du second au cinquième siècle. En dernier lieu, l'A. cite les travaux sur l'invention du codex et son influence sur la formation du canon (H. Gamble). Le codex est en effet apparu au second siècle et son usage ne s'est répandu que lentement. À ce sujet, voir aussi l'ouvrage récent de K. van der Toorn, Scribal Culture and the Making of the Hebrew Bible, Cambridge (MA), Harvard University Press, 2007. L'A. discute aussi la lecture canonique de B.S. Childs, décédé le 24 juin dernier. Notre A. n'était pas un enthousiaste de la façon de faire de B.S. Childs. Ce volume, revu et corrigé, est un des instruments qui devrait certainement figurer dans toute bibliothèque biblique qui se respecte. - J.-L. Ska sj

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