Son approche est herméneutique, c'est-à-dire qu'elle entend caractériser la démarche chrétienne de deux manières: d'abord en démontrant que la vérité et la quête de sens ne sont jamais des démarches purement autonomes d'un individu isolé du monde, de ses symboles, de ses métaphores et de ses mythes. Ensuite en reconnaissant que notre réflexion sur la manière dont notre vie est influencée par ces diverses approches n'est jamais exhaustive. Une telle démarche permet de constater que, dans cette quête de la vérité, la tradition chrétienne joue un rôle chez ceux qui l'accueillent, rôle qui ne peut ni ne doit être prédéterminé en termes d'un motif unidimensionnel pour agir, ni exclure que les chrétiens ne s'engagent dans des discussions d'ordre éthique avec des personnes d'autres convictions, voire étrangères à la foi. Cela, note l'A., ne va pas de soi. Elle se tourne alors vers ce qu'elle appelle la «philosophie herméneutique» de Paul Ricoeur, selon laquelle l'existence humaine est un «processus de constante interprétation et réinterprétation» au sujet du vécu, des mythes et des symboles humains. Elle poursuit en confrontant ce principe et l'éthique chrétienne issue des Évangiles, puis évoque l'identité chrétienne en tant que «quête de bonté et de sainteté», pour élaborer enfin une herméneutique de l'identité chrétienne en référence au rôle de la Tradition. Cette «approche ricoeurienne» comporte toutefois des limites que l'A. évoque avec lucidité, sans en exclure l'intérêt: ne sommes-nous pas tentés de «spéculer sur Dieu, plutôt que de courir le risque d'oser faire l'expérience de sa Présence réelle»? Une ample bibliographie et un index détaillé contribuent à l'intérêt de ce livre d'un professeur de Théologie morale de la Faculté de Leeds. - P. Lebeau sj
Son approche est herméneutique, c'est-à-dire qu'elle entend caractériser la démarche chrétienne de deux manières: d'abord en démontrant que la vérité et la quête de sens ne sont jamais des démarches purement autonomes d'un individu isolé du monde, de ses symboles, de ses métaphores et de ses mythes. Ensuite en reconnaissant que notre réflexion sur la manière dont notre vie est influencée par ces diverses approches n'est jamais exhaustive. Une telle démarche permet de constater que, dans cette quête de la vérité, la tradition chrétienne joue un rôle chez ceux qui l'accueillent, rôle qui ne peut ni ne doit être prédéterminé en termes d'un motif unidimensionnel pour agir, ni exclure que les chrétiens ne s'engagent dans des discussions d'ordre éthique avec des personnes d'autres convictions, voire étrangères à la foi. Cela, note l'A., ne va pas de soi. Elle se tourne alors vers ce qu'elle appelle la «philosophie herméneutique» de Paul Ricoeur, selon laquelle l'existence humaine est un «processus de constante interprétation et réinterprétation» au sujet du vécu, des mythes et des symboles humains. Elle poursuit en confrontant ce principe et l'éthique chrétienne issue des Évangiles, puis évoque l'identité chrétienne en tant que «quête de bonté et de sainteté», pour élaborer enfin une herméneutique de l'identité chrétienne en référence au rôle de la Tradition. Cette «approche ricoeurienne» comporte toutefois des limites que l'A. évoque avec lucidité, sans en exclure l'intérêt: ne sommes-nous pas tentés de «spéculer sur Dieu, plutôt que de courir le risque d'oser faire l'expérience de sa Présence réelle»? Une ample bibliographie et un index détaillé contribuent à l'intérêt de ce livre d'un professeur de Théologie morale de la Faculté de Leeds. - P. Lebeau sj