L'A., jusque récemment Secrétaire du Conseil Pontifical pour les
Migrants, rassemble ici une cinquantaine des articles, non datés,
qu'il a publiés entre 1992 et 2003. Chacun d'entre eux présente une
recension extrêmement minutieuse (s'étendant parfois jusqu'aux
fautes d'orthographe!) d'un ouvrage, souvent collectif et
volumineux, ordinairement italien, consacré au concile Vatican II.
Parmi les ouvrages recensés, certains présentent les notes
personnelles de participants au concile: Chenu, Charue, Ratzinger,
Philips, Prignon, Congar.La thèse de l'A., hautement polémique
(inadmissible, inacceptable, excessif…), transpire à chaque ligne:
identité dans l'évolution, fidélité dans un renouveau qui ne peut
être d'aucune manière une réforme. Contre qui ferraille-t-il?
Contre l'École de Bologne (à laquelle il joint le «groupe de
Louvain») représentée par le professeur Alberigo et sa Storia
del Concilio Vaticano II publiée, entre 1995 et 2001, en cinq
volumes et traduits en sept langues. Alberigo, qui monopolise
l'interprétation du concile, s'exprime en termes d'événement, de
rupture, de nouvelle pentecôte: l'esprit du concile, nous dit-il,
suggère une conception pastorale-sacramentelle, plus que
doctrinale-disciplinaire, de l'Église. Dans ses passes d'armes,
l'A. en appelle volontiers aux 62 volumes des Acta Synodalia du
Secrétariat général du Concile, publiés sous la direction de Mgr
Carbone. Son ouvrage est une mine de renseignements, toujours
utiles et parfois pittoresques. Faut-il parler d'une semaine noire?
Peut-on opposer les deux papes? Quel fut le rôle des observateurs
protestants? Il ravira les lecteurs amoureux de controverses… pour
autant qu'ils aient sous les yeux les nombreux livres recensés.
Excellent travail du courageux traducteur américain. - P. Detienne
sj