Nos contemporains soulignent avant tout que Dieu est amour, et donc qu'il «change» car l'amour fait souffrir. Et si Dieu est immuable, il semble indifférent, sans sollicitude pour les situations de sa créature; de sorte que «le Dieu immuable de saint Thomas a mauvaise presse» (E. Brito). Notre A. part de l'immutabilité de la créature, au sujet de laquelle Thomas utilise une trentaine de synonymes exprimant les caractères positifs et négatifs du concept d'immutabilité. Il passe ensuite à l'immutabilité de Dieu: le Dieu d'amour demeure le Dieu d'amour pour sa créature, personne aimée qui reste qui elle est. Et l'A. de parler de «mouvement immuable» au sujet du Dieu d'amour, en détaillant ce que comporte l'amour divin: Trinité, création, providence, incarnation; tout cela sans être soumis au temps et à l'espace. Au lieu de ramener à nous la compréhension de Dieu, apprenons à rapporter à lui notre compréhension des réalités qui nous constituent.
Nous recommandons cette étude, judicieusement menée, claire, précise, bien documentée; elle fera réfléchir les théologiens s'ils consentent à entrer en dialogue avec saint Thomas. L'ouvrage peut servir d'utile complément à l'étude du P. Descouvémont: Dieu souffre-t-il? (voir ci-dessus). - J. Radermakers sj