hôtelier de l'abbaye Saint-Wandrille, nous offre une belle synthèse sur la question de la transmission de la foi. Son discours n'est pas artificiel puisqu'il tente d'abord de rendre compte des réelles difficultés dans ce domaine. Qu'est-ce que «transmettre»? Plus que des biens, des éléments culturels ou socio-politiques, c'est la question du sens qui est posée. Démarche de clarification, parfois apologétique, que ce premier chapitre qui traite du «fait chrétien» confronté aux «bonheurs et malheurs de la transmission». L'A. rend compte du contexte européen et de son évolution rapide depuis la dernière guerre. Il souligne les grandes idéologies ambiantes et encore actuelles. Comment éviter le syndrome du «court-circuit» ou la transmission à rebours quand les jeunes générations semblent être les seuls sujets actifs ou intéressants de la dynamique de transmission? Réalité de nos cultures occidentales et urbaines: en un sens, ce livre est «bien situé» en France et n'intègre pas - mais ce n'est pas son but - les réalités familiales et historiques d'autres continents ou Églises particulières (ex.: Amérique Latine ou Afrique)
La foi chrétienne est au défi du pluralisme. L'homme est «capax Dei», mais toutes les religions ne se valent-elles pas? Ce défi de l'originalité du christianisme dans un monde qui se «globalise» est une difficulté supplémentaire (chap. 2). Qu'est-ce que la foi? Comment la recevoir comme un don et y adhérer librement sinon en prenant comme référentiel permanent la personne même du Christ et le témoignage judéo-chrétien de la Tradition. L'annonce du Royaume ne peut faire abstraction d'une catéchèse concrète et sérieuse où le savoir est inutile si celui qui l'offre ne s'y engage pas comme témoin. La Parole doit être livrée dans nos paroles humaines
Ces deux premiers chapitres ouvrent la porte à la thèse de l'auteur: la famille est le lieu privilégié et incontournable de la transmission de la foi. Reprenant de manière originale les traits essentiels de la doctrine conciliaire sur le sacrement de mariage, l'A. plaide pour une transmission personnelle, conjugale, familiale. Il montre comment la «famille» est «comme un sujet en acte» qui «aime, fonde, donne la vie, éduque, transmet». Cet agir familial est le creuset d'une transmission en vérité. Celle-ci répond à une vocation, consacrée par le sacrement de mariage. N'est-ce pas le plus vieux sacrement du monde? En paraphrasant l'expression de «sacrement primordial» (issue des catéchèses de Jean-Paul II), l'A. souligne la profondeur de cette transmission: elle est de sainteté «pour la sainteté». La famille est une «ecclesiola»: «une, sainte, catholique et apostolique». Cette vie, avec ses heurts et malheurs, est le lieu de vérité de la transmission de la foi. La tonalité bénédictine est offerte dans une commentaire actualisé pour les familles de la Règle de saint Benoît. À l'heure des incertitudes, les intuitions bénédictines peuvent encore éveiller l'être et l'agir familial. - A. Mattheeuws sj

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