Dom B. Olivera a beaucoup réfléchi sur la symbolique nuptiale dans
la vie consacrée: en témoignent ses lettres et conférences, ses
retraites prêchées au cours de son ministère comme abbé général de
l'ordre des trappistes. Dans ce recueil, l'A. livre la synthèse de
sa réflexion en laissant d'emblée au lecteur quatre avertissements:
1. la relation sponsale avec Dieu se joue dans le registre du
désir; 2. le monde de la relation avec Dieu n'est pas le monde des
sciences exactes; 3. le prophétisme, inhérent à toute forme de vie
consacrée, fait que des hommes et des femmes sont amenés à
proclamer des propositions innovatrices ou renouvelées au service
de l'Alliance de Dieu avec l'humanité; 4. ce langage sacré et
contemplatif de la relation sponsale avec le Seigneur est un
mystère qui ne peut se confier qu'à des esprits et à des oreilles
bien disposés. Le premier chapitre est consacré à la tradition
biblique sur la relation sponsale entre le Christ et l'Église, le
second recueille le témoignage de six moines au Moyen Âge (trois
cisterciens et trois cisterciennes) qui ont interprété et
concrétisé leur union avec le Christ sous le registre de la
sponsalité dans un contexte ecclésial. Enfin, le troisième chapitre
se veut un aggiornamento sur le sujet, en faisant référence
notamment aux papes Jean-Paul II et Benoît XVI. La thèse défendue
par l'A. est claire: «sans le symbole sponsal, la mystique
chrétienne manque de mot pour parler de sa propre expérience
d'accueil et de don réciproque dans une communion féconde». «Un
Dieu présent mais non intime serait un Dieu absent; et une alliance
sans amour mutuel serait du légalisme chosifiant.» (p. 191.193) -
St. Dandé fmj