Sous le titre Ce qui sert la vie, Michael Rosenberger,
prêtre et premier assistant à la chaire de théologie morale de
l'Université de Würzburg, rassemble ses réflexions sur les
«aiguillages» (changements d'orientation) d'une branche de cette
discipline qui a commencé à se développer dans les années 1970, la
réflexion sur une éthique du créé. Dans une première partie, il
présente les conclusions de trois réunions oecuméniques tenues à
Stuttgart, Dresde et Bâle en 1987-1989. Cette partie examine à la
lumière des projets conservés dans les archives la genèse des
conclusions publiées. Après un bilan provisoire, une seconde partie
examine, en les enrichissant par des réflexions ultérieures, les
thèmes développés dans ces assemblées. Un premier concerne la
recherche du fondement de cette éthique et de la manière de
l'aborder. Un second dégage une perspective d'orientation
spirituelle dans l'approche créative des limites du créé. Le
troisième montre que la règle au moyen de laquelle tout doit être
mesuré est son utilité vitale: le respect de la vie est la règle
fondamentale. En guise de conclusion, l'A. souligne quatre
élargissements de l'horizon qui se dégagent de cette recherche et
invitent à la poursuite de celle-ci: la valeur propre de tout être
créé, le concept de vie comme critère distinctif, la création comme
processus encore en cours, la distinction de la valeur analogique
potentielle et de la bonté prémorale de toute chose créée. Il
conclut: «Le respect pour la valeur propre et inaliénable de tous
les êtres est le fondement de toute éthique chrétienne du créé;
elle est la traduction concrète du respect pour le Créateur
lui-même» (p. 283). Très soigneusement mené, ce travail remarquable
ouvre de larges horizons sur un domaine en plein développement. -
L. Renwart, S.J.