Un 1er vol. intitulé « Méthode, histoire et
actualité » (cf. NRT 136, 2014,
p. 677) avait élaboré en trois parties la présente collation
d'études, regroupées ici en une 4e et dernière
partie, comme pour déployer la « doctrine » de
l'expérience spirituelle des Pères cisterciens. L'horizon ne peut
se « dé-finir » puisqu'il se propose de nous attirer
« vers l'infini d'une autre lumière ». L'ensemble des
textes proposés ici ont déjà été publiés dans diverses revues
(Cîteaux, Collectanea
cisterciensia principalement). Le travail et la
compétence qui en découle n'appellent que notre reconnaissance et
notre admiration. Ce vol. s'organise sous quatre noms qui se
partagent, de façon inégale, les 667 p. de l'opus
magnum. L'ordre chronologique des auteurs présentés aurait
demandé de commencer par Guillaume de Saint-Thierry (1075-1148)
puis Bernard (1090/91-1153), le disciple très étudié par l'auteur,
Aelred (1110-1166/67), et enfin, débordant le siècle, Jean de Forde
(1145 ?-1274 ?). L'ordre choisi respecte sans doute les
heures d'études et d'heureuse « amitié » avec Aelred
(342 p.), une juste révérence à l'initiateur de la réforme de
Clairvaux (143 p.), et accorde encore les pages restantes à
des recensions importantes de livres à propos de Guillaume de
Saint-Thierry et de l'énigmatique Jean de Forde. Mais, au delà de
ces indications, hélas superficielles, comment donner accès à la
substance de ces études ? Un énoncé squelettique des chapitres
donnerait-il aux consoeurs et confrères cisterciens le désir de
fréquenter, si besoin était, ces auteurs déjà rencontrés ?
Mais pour nous, chaque auteur étudié, selon sa grâce, éclaire une
face du diamant de l'expérience spirituelle rapportée aux deux axes
qui dressent et déploient le mystère de notre salut :
Incarnation et Passion-Résurrection de notre Seigneur. L'auteur
lui-même nous les présente comme les « veilleurs du
Temps », des « guetteurs de l'Aurore » ou encore des
« pisteurs » (St Bernard) à l'affût des signes de La
Présence, de ses « passages » ou dans l'attente ardente
de son « ad-venue ». En guise d'envoi - nous espérons
qu'il ne sera pas un « au revoir » -, reprenons cet appel
qui nous invite, en filigrane de ce travail passionné, à
entendre : « chrétiens, il nous faut apprendre du Christ
comment aimer le Christ » (Bernard de
Clairvaux, Serm. sur le Cantique 20, 4).
- J. Burton s.j.