12 leçons sur le christianisme. Pour une réception renouvelée de la foi. Trad. F. Rosso, éd. B. Perret

James Alison
Espiritualidad - reviewer : Jean Burton s.j.
« Celui qui est vivant vient vers nous avec enthousiasme. Il nous saisit par surprise pour nous délivrer de chaînes dont nous ne sentions même pas qu'elles nous entravaient, et nous amène à la vie. » Cela pouvait être un commentaire de Mc 1,21-26. Et nous serions jetés à terre comme l'homme agité d'un esprit impur, ou effrayés comme l'est l'assemblée de la Synagogue… Est-ce là une vision renouvelée du christianisme ? Une manière de le communiquer ? Cette question de la communication est ici capitale. Les « 12 leçons », au sens pédagogique du terme, proposées par l'A. se lisent avec étonnement. Le ton est familier, un peu prolixe car chaque sujet est déployé en une trentaine de p., sans références autres que celles des citations bibliques, sans bibliogr. ou autres index.
Converti au catholicisme, préparé à la prêtrise respectivement chez les dominicains d'Oxford puis au Brésil à la Fac. de théol. jésuite de Belo Horizonte, James Alison est inspiré par l'anthropologie de René Girard († 2015). On peut se risquer à rendre compte de la position herméneutique de l'A. en la qualifiant d'eschatologique au sens où l'accomplissement christique (de celui qu'il nomme « l'Autre autre ») invite l'auditeur ou le lecteur des Écritures hébraïques et néotestamentaires à laisser « déplacer » son propre désir pour accueillir l'annonce « renversante » du Royaume signé du sang de la seule Victime innocente, « digne de foi ».
La « Figure » centrale des « leçons » de James Alison est, de toute évidence, celle de l'Agneau immolé et la révélation, toujours déroutante, de sa Miséricorde. L'intérêt premier de ces 12 parcours réside dans leur style d'exposition - situations « imaginées » déroutantes - et que l'on peut, certes, discuter. On ne reprochera pas à l'A., ici du moins, de ne pas traiter de questions morales, pourtant fort débattues et controversées même au sein de l'Église actuelle, concernant ce « qui fâche » le sentire cum Ecclesia. Ici, nous sommes invités à entreprendre, avec ses périls, un voyage dans le but de se « laisser découvrir » par le regard aimant de la victime innocente. N'est-ce pas salutaire ? - J. Burton s.j.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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