La métaphore n’est pas un accident ornemental de la Bible mais l’un de ses modes de pensée dominants.
Le prophète biblique est toujours aussi poète et c’est là un paradoxe remarquable. Les prophètes d’Israël ont en effet inlassablement affronté l’histoire dans ses contingences et ses urgences. Pour ce faire ils ont toutefois privilégié, dans leurs oracles et leurs exhortations, la forme du langage qui en est la décantation la plus lente : la forme poétique. Leur rhétorique, souvent cinglante, se double d’un recours au « ralenti » du poème. Pourquoi ? Sans doute parce que seule la poésie, dans son essentialité, permettait à leur parole de se maintenir dans sa propre essentialité. Surgissant dans les contingences de l’histoire, le discours prophétique révèle la différence et la radicalité des vues divines, et il le fait en…
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