Pour présenter le rapport de Jésus à la nourriture, D. Bourgeois nous parle dans un premier chap. de la Galilée et du milieu social de l'enfance du Christ. Milieu modeste, avec une variété d'aliments limitée, ce d'autant que le peuple hébreu suit les lois de la casherout, signe - l'A. s'y attarde - de l'Alliance entre Dieu et son peuple, rappel quotidien de l'élection. Le repas pascal est ensuite examiné de près, étant donné son importance dans le message de Jésus.
Passant ensuite au début de la vie publique du Christ, l'A. signale le refus de l'adoption du régime « érémitique » (mais casher !) de Jean le baptiste, puis la pratique du jeûne, avec ensuite une vie « précaire » de prédication avec les disciples, impliquant des repas de fortune, sans doute souvent hors des prescriptions strictes de la loi mosaïque.
Ce sera le lieu d'une opposition frontale entre les pharisiens et Jésus : ce dernier promeut une Alliance nouvelle, étendue largement au-delà des juifs et se manifestant très souvent par un repas, où l'important est l'union des convives et non le respect des prescriptions : c'est ainsi qu'on voit le Christ annoncer un Royaume de Dieu semblable à un banquet, une image qui sert aussi à signifier le salut. Face à la mort qui guette celui qui ne mange pas, Dieu est celui qui rassasie les affamés à jamais, tous unis dans un élan festif comparable à un repas de mariage… Pour parachever son enseignement, et montrer concrètement son départ à venir, Jésus emploie naturellement le symbole puissant de la Pâque.
Dans son dernier chap., D. Bourgeois montre comment les premières communautés chrétiennes se sont maintenues dans la ligne du message donné en conjuguant la présence d'un ancien (évêque), la charité entre les fidèles et le repas eucharistique qui rassemble le tout, ceci malgré les problèmes causés par la tentation de rester à la casherout pour les adeptes d'origine juive (comme on le voit dans les atermoiements de Pierre en Actes). - G. Kirsch