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La Prophétie des Psaumes selon saint Augustin. À propos de Ps 1,1

À propos de Ps 1,1

Véronique Fabre
Le Psautier est, pour Augustin, prophétie de l'union du Christ et de l'Église. L'article cherche à percevoir la signification prophétique de ce statut prophétique, en examinant de près l'interprétation augustinienne du verset liminaire du livre (Ps 1,1). Ce petit échantillon, déjà représentatif de la façon dont l'évêque d'Hippone commente les psaumes, permet à l'A. de présenter l'essentiel des conclusions d'une étude plus vaste sur le sujet. Les prophéties psalmiques du Christ et de l'Église déjà accomplies par le Christ en sa Pâque, restent pour nous des prophéties. En effet, le temps de l'Église, entre accomplissement et attente, est celui du déploiement de l'intimité du Christ-époux et de l'Église-épouse, du Christ-tête et de l'Église-corps. La prophétie des psaumes est tout à la fois annonce de l'Époux et révélation du dessein de Dieu.

Lorsqu’Augustin déroule le canon des Écritures1, il distingue les livres bibliques selon l’historia, et selon la prophetia. Les livres de Sagesse font partie des prophéties — au sens large2. Ceci provoqua l’étonnement d’A.-M. La Bonnardière : « Un point demeure encore mystérieux : d’où vient qu’Augustin soit seul (sauf erreur) à insérer, dans le texte d’un Canon scripturaire, au rang de livres prophétiques, le Psautier de David, les livres de Salomon, la Sagesse et l’Ecclésiastique ? Cet élément de son information, d’où le tient-il ? »3. En s’appuyant sur la présentation du Psautier que fait Augustin au livre 17 de La Cité de Dieu4, A.-M. La Bonnardière répond à sa propre question : « L’origine davidique revendiquée pour tous les psaumes explique la position augustinienne »5. En effet, lorsque David, le roi-prophète, chantait les psaumes, il évoquait une grande réalité (magna res), et c’est ainsi qu’il servait Dieu6. Déjà dans l’enarratio sur le psaume 1317, Augustin affirmait :

Dans les psaumes, ainsi que dans toutes les prophéties, nous avons coutume de ne pas prendre les choses à la lettre, mais de scruter, à travers la lettre, les mystères. Votre charité n’a sans doute pas oublié que dans tous les psaumes, nous avons l’habitude d’entendre la voix d’un certain homme qui, dans son unité, renferme et une tête et un corps. La tête est dans le ciel, le corps est sur la terre ; mais le corps doit suivre la tête là où elle l’a précédé. Et je ne vous dirai pas quelle est cette tête ni quel est ce corps, puisque je parle à des hommes qui le savent.

(En. Ps. 131,2)8

La prophétie des psaumes porte donc sur l’union du Christ et de l’Église. Nous touchons là un point très caractéristique de l’interprétation augustinienne des psaumes, ainsi que l’ont montré bon nombre de spécialistes9, et récemment M. Fiedrowicz, dans son imposante étude sur les Enarrationes in Psalmos10. Il était traditionnel de rechercher dans les psaumes, comme dans tous les textes bibliques à la première personne, à entendre la voix du Christ, soit en son nom propre, soit au nom des hommes. Cette « méthode prosopologique », comme l’a appelée M.-J. Rondeau, était notamment pratiquée par le donatiste Tyconius. Mais Augustin l’applique de façon originale :

Ce qui est fondamentalement nouveau, c’est qu’Augustin érige en principe général, valable pour l’ensemble du Psautier, l’idée que partout, c’est la voix du Christ qui se fait entendre, parlant tantôt au nom de la tête, tantôt au nom du corps ; deux dans une seule voix. Comme l’a remarqué P. Borgomeo, dire que le Christ parle dans certains cas au nom de l’Église n’est plus un moyen commode de comprendre certains versets difficiles à entendre de la part du Christ lui-même : c’est chez Augustin “un puissant générateur de synthèse”. C’est une vision théologique unitaire et totalitaire qui fournit un fil directeur à la lecture du Psautier11.

Pour Augustin, le sujet véritable de la prière des psaumes est le Christ total (totus Christus) en tant qu’homme unique (unus homo) dans l’unité de la tête et du corps. En rapprochant les Enarrationes in Psalmos de la Cité de Dieu dont elles seraient une répétition partielle, M. Pontet y voyait déjà une explication religieuse du drame humain :

Saint Augustin s’empare du Psautier, et son coup de génie est d’y découvrir une idée de fond, une seule, mais ramifiée, sociale, universelle. À travers la diversité de tous les siècles un seul homme, tête et membres, apparaît et se construit, Jésus-Christ agrège un à un les prédestinés à son corps mystique ; mais cette construction, ce progrès ne se font qu’au milieu des réactions atroces des méchants. Si bien que la loi de l’histoire religieuse consiste en cette composition et discrimination simultanées, dégageant peu à peu la cité de Dieu de la cité du mal12.

M. Fiedrowicz dégage trois perspectives d’interprétation des Enarrationes. Le Psautier est speculum et medicamentum, miroir et remède, pour l’homme (dimension anthropologique), prophétie du Christ et de l’Église (dimension christo-ecclésiologique), cantique de la cité éternelle (dimension eschatologique). Touché d’abord personnellement par les psaumes, Augustin y aurait entendu de plus en plus, au cours de sa prêtrise et de son épiscopat, l’unique voix du Christ et de l’Église. La tension spatio-temporelle entre la tête et le corps l’aurait tourné finalement vers l’éternité, seul lieu où cette tension sera résolue.

Ces divers points de vue, très riches d’enseignements, ne s’attardent pas sur la prophétie des psaumes. Celle-ci constitue bien pourtant la première caractéristique et une clé herméneutique de l’interprétation d’Augustin, ainsi que l’affirme M. Fiedrowicz lui-même13. Les psaumes sont des prophéties du Christ et de l’Église, Augustin l’affirme à maintes reprises, mais qu’entend-il par là ? Quelle est, pour lui, la signification théologique du statut de prophéties des psaumes ?

Pour tenter de répondre à cette question, nous avons étudié l’interprétation de quelques psaumes parmi les plus cités par Augustin14. La visée biblique de notre travail sous-tendant notre lecture augustinienne, nous a amené à faire deux options majeures : 1) le fil directeur choisi est le texte psalmique, et non pas les commentaires augustiniens dans leur cohérence propre ; 2) la lecture augustinienne est aussi vaste que possible, afin de saisir au mieux l’interprétation qu’Augustin fait des psaumes. C’est pourquoi, sans se limiter aux Enarrationes in Psalmos, la recherche s’est faite sur les citations des versets psalmiques à travers tout le corpus augustinien. Ainsi cherchions-nous à rejoindre la pensée de l’évêque d’Hippone en quête de la res du texte biblique15.

Nous nous proposons ici d’aborder uniquement l’interprétation augustinienne du premier verset du psaume 1, en rappelant la tradition juive selon laquelle les commencements contiennent en germe le tout, à la manière d’un noyau où sont inscrits tous les éléments génétiques du fruit. On peut dès lors s’attendre à ce que l’interprétation de ce verset soit éclairante pour l’ensemble de l’interprétation des psaumes. Ps 1,1 est cité par Augustin plus de 20 fois16, entièrement ou partiellement, mais nous en resterons aux citations les plus signifiantes. Chacun des trois stiques du verset est considéré séparément avant de lire le verset en sa dynamique propre.

v. 1a : Heureux l’homme qui n’est pas allé au conseil des impies

Probablement en l’année 39417, Augustin commence ses Enarrationes in Psalmos par ces mots :

Heureux l’homme qui n’est pas allé au conseil des impies (Ps 1,1a), ceci est à entendre de notre Seigneur Jésus-Christ, c’est-à-dire de l’homme du Seigneur (homine dominico). Heureux l’homme qui n’est pas allé au conseil des impies, comme l’homme terrestre (homo terrenus) qui consentit à la femme séduite par le serpent, de sorte qu’il transgressa les commandements de Dieu.

(En. Ps. 1,1)

L’homme (uir) du commencement du Psautier est Jésus-Christ. À la fois dominus et homo dominicus, il nous montre que le bonheur de l’homme est de devenir homo dominicus18. Par ces premiers mots de son majestueux commentaire des Psaumes, Augustin donne l’impulsion christologique à son interprétation du livre, impulsion qui ne cessera de se développer tout au long de ses œuvres. Puis, pour expliquer par la négative la définition de l’homme heureux, il oppose à l’homo dominicus, l’homo terrenus qui n’est pas simplement l’homme terrestre (homo terrester), mais plutôt l’homme terreux, qui n’est que terre, auquel Dieu dit en Gn 3,1719 : Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais interdit de manger, maudit soit le sol à cause de toi ! En effet, lorsqu’Augustin détermine cet homo terrenus comme celui qui consentit à la femme séduite par le serpent, il résume le contexte de la Genèse où la femme répond à Dieu : C’est le serpent qui m’a séduite, et j’ai mangé (Gn 3,13). L’évocation de la chute de l’homme dans le péché nous place, dès le début du Psautier devant Jésus-Christ en tant que nouvel Adam : il n’a pas suivi les traces de celui qui transgressa les commandements de Dieu. Ce lien christique entre les deux commencements, celui du Psautier et celui de la Genèse, montre l’importance qu’avait le Psautier pour Augustin. On se sait invité à ouvrir le livre des Psaumes comme le livre de l’homme heureux qu’est Jésus-Christ, nouvel Adam, venu recréer l’homme.

Dans l’enarratio sur le psaume 6420, Augustin s’interroge au moment d’aborder le verset 5 : Heureux celui que tu as choisi et assumé21. Ce verset parle-t-il d’un homme choisi et assumé par le Christ, ou du Christ lui-même ? Les deux sont envisageables. S’il s’agit d’un homme assumé par le Christ, cet homme est alors « un seul » :

En effet, il a assumé un seul, parce qu’il a assumé l’unité. Il n’a pas assumé les schismes, il n’a pas assumé les hérésies ; celles-ci font de soi une multitude, non un qui puisse être assumé. Au contraire ceux qui demeurent dans la construction du Christ, et qui sont ses membres, ne font en quelque sorte qu’un seul homme, à propos duquel l’apôtre dit : Jusqu’à ce que nous parvenions tous à la connaissance du Fils de Dieu, à l’homme parfait, à la mesure de l’âge de la plénitude du Christ (Ep 4,13). C’est pourquoi un seul homme est assumé, dont le Christ est la tête, parce que le Christ est la tête de l’homme (1 Co 11,3). Celui-ci est cet homme heureux qui n’est pas allé au conseil des impies (Ps 1,1), et auquel s’appliquent les autres paroles dites ici ; celui-ci est celui qui est assumé. Il n’est pas en-dehors de nous : nous sommes en ses membres mêmes, nous sommes régis sous une seule tête, nous vivons tous d’un seul esprit, nous désirons tous une seule patrie.

(En. Ps. 64,7)

Augustin lit Ps 64,5 à la lumière de l’homme parfait d’Ep 4,13 qu’il interprète dans un sens ecclésiologique : cet homme parfait se caractérise par l’unité en contraste avec la multitude qui résulte des schismes et des hérésies. L’unité est en effet celle du contexte de l’épître aux Éphésiens lorsque Paul parle de l’organisation des saints pour l’œuvre du ministère, en vue de la construction du Corps du Christ (Ep 4,12). Augustin insiste sur l’unité de la tête et du corps de l’homme parfait, en citant 1 Co 11,3 : Le Christ est la tête de l’homme. Si bien que le rapport avec Ps 1,1 apparaît évident : l’homme qui ouvre le Psautier est l’homme dont le Christ est la tête. Précédemment, Augustin y voyait déjà tous les saints unis au Christ, maintenant le lien est explicité : c’est le Christ tout entier, corps et tête22. Voilà ce qui constitue, pour Augustin, à l’aube du Psautier, le leitmotiv du livre : le Christ un, en l’intimité de sa tête et de son corps. Cette intimité sera plénière lorsque tous, nous serons parvenus, ainsi que l’annonce Ep 4,13, à la connaissance du Fils de Dieu, à l’homme parfait, à la mesure de l’âge de la plénitude du Christ. Certes, cette réalité semble à venir, et pourtant l’homme heureux du psaume est déjà cet homme parfait.

Peu après23, l’enarratio sur le psaume 39 en appelle à l’intégralité de notre premier verset et au début du second, pour élucider le commencement du livre que mentionne Ps 39,8b :

Au commencement du livre, il a été écrit de moi, que je fasse ta volonté ; mon Dieu, je l’ai voulu, et que ta loi soit au milieu de mon cœur (Ps 39,8b-9). Voici qu’il a posé les yeux sur ses membres, voici qu’il a fait lui-même la volonté du Père. Mais au commencement de quel livre est-il écrit à son sujet ? Peut-être au commencement de ce livre des Psaumes. En effet, pourquoi nous interroger plus longuement, ou aller chercher dans d’autres livres ? Voici qu’au commencement de ce livre des Psaumes, il est écrit : Heureux l’homme qui n’est pas allé au conseil des impies, et qui ne s’est pas arrêté dans la voie des pécheurs, et qui ne s’est pas assis dans la chaire de pestilence, mais dont la volonté fut dans la loi du Seigneur (Ps 1,1-2a), c’est-à-dire : mon Dieu, je l’ai voulu, et que ta loi soit au milieu de mon cœur (Ps 39,9b), c’est-à-dire : et qui méditera sa loi jour et nuit (Ps 1,2b).

(En. Ps. 39,14)

L’homme que l’on découvre au début du Psautier est donc celui qui, en tête, a voulu faire la volonté du Seigneur. Ayant posé ses yeux sur la faiblesse de ses membres24, il a fait lui-même la volonté du Père. L’explication du commencement du livre (Ps 39,8b) éclaire le verset qui ouvre le livre : l’homme heureux est le Christ voulant accomplir la volonté de Dieu. La correspondance des deux psaumes permet encore de spécifier cette volonté : que la loi de Dieu soit méditée par l’homme en son cœur, jour et nuit. Finalement, le rapprochement des deux psaumes donne toute sa force au psaume 1 : le Christ-tête ouvre le chemin au corps tout entier en voulant accomplir la volonté de Dieu, en méditant sa loi, jour et nuit.

v. 1b : Et qui ne s’est pas arrêté dans la voie des pécheurs

Reprenons notre lecture de la première enarratio :

Et qui ne s’est pas arrêté dans la voie des pécheurs (Ps 1,1b). Parce qu’il est venu certes dans la voie des pécheurs, en naissant comme les pécheurs ; mais il ne s’y est pas arrêté parce que la séduction du siècle ne l’a pas retenu.

(En. Ps. 1,1)

Augustin décrit ici l’agir du Christ venu et né parmi les pécheurs, tout en contraste avec celui des pécheurs qui eux, se laissent retenir par la séduction du siècle, et donc s’arrêtent. Le Christ, au contraire, résiste. On pressent déjà la dimension exhortative de la lecture augustinienne du verset.

Le stique est encore lu en ce sens dans la première enarratio sur le psaume 1825, lorsque Augustin commente Ps 18,6 :

Il a dressé sa tente dans le soleil (Ps 18,6a). Le Seigneur qui, pour combattre le règne des erreurs temporelles, devait porter sur terre non la paix mais le glaive (cf. Mt 10,34) a dressé dans le temps, c’est-à-dire en évidence, sa tente comme on le ferait d’une tente militaire, à savoir l’économie de son incarnation. Et lui-même, tel un époux, qui s’avance de la couche nuptiale (Ps 18,6b). Et lui-même s’avance du sein virginal où Dieu s’est uni à la nature humaine comme l’époux s’unit à l’épouse. Il s’est élancé (exsultavit) comme un géant pour courir sa route (Ps 18,6c). Il s’est élancé comme le fort par excellence, qui précède les autres hommes par son incomparable vigueur, non pour demeurer mais pour courir sa route (viam). En effet, il ne s’est pas arrêté dans la voie des pécheurs (Ps 1,1b).

(En. Ps. 18,1,6)

Ce sixième verset du psaume 18 se présente à maintes reprises sous la plume d’Augustin26. Ici, l’établissement de la tente du Seigneur dans le soleil et sa course au sortir de la chambre nuptiale sont colorés par Ps 1,1b qui distingue l’agir du Christ de celui des pécheurs. En retour, notre stique reçoit toute la force et la puissance de l’incarnation du Christ et de sa course, force et puissance de l’union de Dieu à la nature humaine qui s’est opérée dans le sein virginal. Le verbe exsultavit souligne la vigueur du Christ pour courir le premier dans la voie hors des péchés. Cette vigueur est renforcée par l’allusion à Mt 10,34 : N’allez pas croire que je suis venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Le Christ, le « fort par excellence » (fortissimus) est venu mener le combat contre le péché afin d’en être vainqueur dans la puissance de l’amour nuptial de Dieu. C’est par cette vigueur incomparable que le Christ précède les autres hommes : la citation finale de notre stique insiste sur le chemin ouvert pour tous. Celui qui est venu apporter le glaive sur la terre invite à entrer à sa suite dans le combat pour ne pas s’arrêter dans la voie des pécheurs.

La conjonction des deux versets Ps 18,6 et Ps 1,1, se présente aussi dans le sermon Dolbeau 26 récemment découvert27 :

Le Verbe a assumé la nature humaine, et de deux ils sont devenus un, ainsi qu’il est écrit : Ils seront deux en une seule chair. Ce sacrement est grand, est-il dit, je déclare qu’il concerne le Christ et l’Église (Ep 5,31-32). La chambre nuptiale de cette union fut le sein de la Vierge. Et lui-même, tel un époux qui s’avance de la chambre nuptiale, il s’est élancé comme un géant pour courir sa route (Ps 18,6bc). Géant parce que fort, surmontant la faiblesse par la faiblesse et anéantissant la mort par la mort. Mais il courut dans la voie : il ne s’arrêta pas dans la voie des pécheurs, afin de ne pas devenir l’homme dont il est dit qu’il s’est arrêté dans la voie. En effet, lorsque le psaume dit : Heureux celui qui n’est pas allé au conseil des impies et qui ne s’est pas arrêté dans la voie des pécheurs (Ps 1,1ab), il désigne quelqu’un qui s’est arrêté dans la voie des pécheurs. Ainsi, le Seigneur Jésus-Christ courut dans la voie des pécheurs, tandis qu’Adam s’est arrêté dans la voie des pécheurs.

(S. Dolbeau 26,43)

La citation d’Ep 5,31-32 incluant celle de Gn 2,24 : Ils seront deux en une seule chair, permet de lire en l’union divine de Ps 18,6, les épousailles du Christ et de l’Église qui ont lieu dans la chambre nuptiale du sein de la Vierge28. La vigueur de l’époux est paradoxale : c’est par la faiblesse qu’il surmonte la faiblesse, et par la mort qu’il anéantit la mort29. Le Christ emprunte la voie des pécheurs, mais il y court sans s’y arrêter, contrairement à celui qui s’y arrête, Adam. Augustin déploie ensuite le rapport entre Adam et le Christ :

Et parce qu’il s’est arrêté, il fut blessé par des brigands, il tomba et gisa là. Mais celui qui empruntait cette voie, en courant et sans s’arrêter, le vit ; il le trouva blessé, le mit sur sa monture et le remit à l’aubergiste (cf. Lc 10,30-35), parce que lui-même courait sa route (viam), de façon à accomplir ce qui avait été prédit à son sujet : Du torrent il a bu en chemin (in via), c’est pourquoi il relèvera la tête.

(Ps 109,7) (S. Dolbeau 26,43)

L’allusion à la parabole du bon samaritain vient prolonger l’interprétation de Ps 1,1b30 : c’est précisément parce qu’Adam s’est arrêté en chemin qu’il fut attaqué par les brigands, alors que si Jésus a pu le voir et se pencher sur lui, c’est parce qu’il courait dans la voie des pécheurs et ne s’y était pas arrêté. Sa course est davantage précisée en ce qu’elle accomplit l’abaissement et le relèvement annoncés en Ps 109,7 : Du torrent il a bu en chemin, c’est pourquoi il relèvera la tête.

La conjonction de Ps 109,7 et de notre stique se retrouve encore dans trois citations que nous allons maintenant examiner successivement. La première intervient dans l’enarratio sur le psaume 5731, à propos de Ps 57,8 : Ils seront méprisés comme une eau qui s’écoule. Augustin compare l’eau qui s’écoule aux torrents tumultueux d’hiver, c’est-à-dire aux hérésies, aux impies, aux orgueilleux et finalement au monde entier dont le bruit n’est que pour un temps. Il poursuit en ces termes :

Et cependant, le Seigneur a bu au torrent de ce siècle. En effet, il a souffert ici-bas, il a bu au torrent même. Mais c’est en chemin, mais c’est en passant qu’il a bu, parce qu’il ne s’est pas arrêté dans le chemin des pécheurs (Ps 1,1b). Mais que dit de lui l’Écriture ? Au torrent il boira en chemin, c’est pourquoi il relèvera la tête (Ps 109,7), c’est-à-dire : il a été glorifié, parce qu’il est mort ; il est ressuscité, parce qu’il a souffert. S’il n’avait pas voulu boire au torrent en chemin, il ne serait pas mort ; s’il n’était pas mort, il ne serait pas ressuscité ; et s’il n’était pas ressuscité, il n’aurait pas été glorifié. Donc, du torrent il boira en chemin, c’est pourquoi il relèvera la tête.

(En. Ps. 57,16)

La citation de Ps 109,7 permet à Augustin de montrer que l’homme du psaume 1 est Jésus Christ allant jusqu’au bout de son chemin, jusqu’à la mort. Il a bu au torrent sans s’arrêter en chemin, il a goûté la mort sans y rester. Il a traversé la mort et relevé la tête. Plus encore : il fallait qu’il souffre et qu’il meure afin de ressusciter. Voici jusqu’où nous sommes conduits dès le début du Psautier par Augustin.

La seconde citation se situe dans l’enarratio sur le psaume 12332. Parvenu au verset 4 : Peut-être l’eau nous aurait-elle submergés, Augustin rapproche l’eau du torrent de ce siècle qui passe et d’où sortent les persécutions, puis il enchaîne :

À celui-ci [ce torrent] il a bu le premier, notre tête, dont il est dit, dans le psaume : Du torrent, il a bu en chemin (Ps 109,7). C’est du torrent, de cette eau qui signifie le peuple persécuteur, dont il a bu, lui qui a dit aux disciples : Pouvez vous boire le calice que moi je boirai ? (Mt 20,22). Du torrent il a bu en chemin (Ps 109,7). Que signifie : il a bu en chemin (in via) ? Il a bu en passant, il ne s’est pas embourbé. Il a bu en chemin, peut-être parce qu’il est dit de lui : Il ne s’est pas arrêté dans la voie (in via) des pécheurs (Ps 1,1b). Il a bu en passant. Et que dit la suite ? C’est pourquoi il relèvera la tête. Du torrent, dit-il, il a bu en chemin, c’est pourquoi il relèvera la tête (Ps 109,7). En effet, notre tête est déjà élevée, parce que du torrent il a bu en chemin ; en effet, notre Seigneur a souffert la passion. Si donc déjà notre tête est élevée, pourquoi le corps craindrait-il le torrent ?

(En. Ps. 123,7)

Le Christ a bu le premier au torrent, il est notre tête. Le rapprochement avec Mt 20,22 montre qu’en buvant le calice, le Christ a accompli la prophétie de Ps 109,7. La question qu’il pose à ses disciples : Pouvez-vous boire le calice que moi je boirai ? (Mt 20,22) résonne comme une invitation à le suivre en son accomplissement de la parole psalmique. Puis, Augustin s’interroge sur le sens de la précision : en chemin. L’expression in via est celle de Ps 1,1b et suggère le rapprochement : boire en chemin équivaut à ne pas s’arrêter dans la voie des pécheurs. La finale de Ps 109,7 peut alors se déployer victorieusement : en relevant la tête, Jésus entraînera tous les pécheurs du chemin sur lequel il ne s’est pas arrêté. Nous sommes donc conduits, par la conjonction de Ps 109,7 et de Mt 20,22 et par la vision du Christ tout entier, corps et tête, à une interprétation sotériologique de notre verset : l’homme « bienheureux » est celui dont la tête permet au corps tout entier de passer le torrent des persécutions sans craindre.

C’est finalement, et tout normalement dans l’enarratio sur le psaume 109, que nous trouvons, pour la troisième fois, la conjonction de Ps 1,1 et de Ps 109,7 à laquelle s’ajoute la citation de Ps 18,6 comme dans le Sermon Dolbeau 26. Cette enarratio, non encore datée33, offre un long développement sur le torrent passager de nos vies humaines, dont voici la conclusion :

Ce torrent comprend ceci : la naissance et la mort ; le Christ l’a accepté ; il est né, il est mort ; c’est ainsi qu’il a bu au torrent en chemin (Ps 109,7). En effet, il s’est élancé comme un géant pour courir sa route (Ps 18,6). Il a donc bu en chemin, parce qu’il ne s’est pas arrêté dans la voie des pécheurs.

(Ps 1,1) (En. Ps. 109,20)

Nous pouvons donc lire en Ps 1,1b la raison pour laquelle le Christ est né, est mort et ressuscité : afin d’être le premier à ne pas s’arrêter dans la voie des pécheurs.

v. 1c : Et qui ne s’est pas assis sur la chaire de pestilence

Augustin rapproche la chaire de pestilence de l’orgueil lorsque, dans l’enarratio sur le psaume 1, il poursuit son application du premier verset du psaume au Christ :

Et qui ne s’est pas assis sur la chaire de pestilence (Ps 1,1c). Il n’a pas voulu du royaume terrestre avec sa superbe ; celle-ci permet de comprendre avec justesse la chaire de pestilence, parce qu’il n’est presque personne qui soit exempt de l’amour de domination et qui ne recherche la gloire humaine. En effet, la pestilence est une maladie qui s’étend au loin et qui enveloppe tous ou presque tous. D’ailleurs, la chaire de pestilence se dit au mieux d’une doctrine perverse dont l’enseignement se répand comme un cancer (2 Tm 2,17).

(En. Ps. 1,1)

La chaire de pestilence est identifiée à l’orgueil, cette maladie contagieuse à laquelle presque personne n’échappe. Il se manifeste dans le « cancer » des doctrines perverses34, dénoncé par Paul en 2 Tm 2,15-17. Mais Jésus Christ, annoncé par l’homme du psaume 1, ne s’est pas assis sur cette chaire, il a refusé l’orgueil et son pouvoir corrupteur.

Dans l’enarratio sur le psaume 5135, Augustin commente l’expression « chaire de pestilence » en s’appuyant sur Mt 23,3. Il vient de distinguer deux classes d’hommes : les hommes terrestres et les hommes célestes. Durant le temps qui est le nôtre, ces deux classes demeurent mélangées, et il ne faut pas vouloir trop vite les séparer. Après avoir donné l’exemple d’Esther qui, devenue reine, pria Dieu pour ses concitoyens tout en confessant qu’elle n’avait jamais estimé ses ornements royaux plus qu’un linge souillé36, Augustin affirme :

Ne désespérons donc pas des citoyens du royaume des cieux, quand nous les voyons gérer des affaires de Babylone, c’est-à-dire de quelque chose de terrestre dans la république terrestre ; d’un autre côté ne félicitons pas immédiatement tous les hommes que nous voyons gérer des affaires célestes ; parce que des fils de pestilence (cf. Ps 1,1c) s’assoient parfois sur la chaire de Moïse, et c’est d’eux qu’il est dit : faites ce qu’ils disent ; mais ce qu’ils font, ne le faites pas ; en effet ils disent, et ils ne font pas (Mt 23,3). Les uns, au milieu des choses de la terre, élèvent leur cœur vers le ciel, les autres, avec des paroles célestes, abaissent leur cœur vers la terre.

(En. Ps. 51,6)

Il est recommandé de ne pas se fier aux apparences. L’expression « fils de pestilence » est particulièrement forte, elle souligne le danger de se conformer à ceux qui, assis sur la chaire de Moïse, disent mais ne font pas selon le logion de Mt 23,3. Le passage de « la chaire » aux « fils » souligne en effet la contagion intérieure possible. Or, seule notre disposition intérieure importe pour le Seigneur. Celle-ci ne dépend pas de l’objet de nos occupations mais de l’orientation de notre cœur.

Afin de reprendre l’ensemble de ce premier verset, achevons la lecture de En. Ps. 1,1 qui se conclut avec la progression des trois stiques :

Ensuite, il nous faut considérer l’ordre des verbes, il s’en est allé, il s’est arrêté, il s’est assis. En effet, il [l’homme] s’en est allé, quand il s’est retiré de Dieu ; il s’est arrêté, quand il s’est complu dans le péché ; il s’est assis, quand endurci dans son orgueil, il n’a pu revenir, si ce n’est libéré par celui qui n’est point allé à l’assemblée des impies, qui ne s’est pas arrêté dans la voie des pécheurs, qui ne s’est pas assis dans la chaire de pestilence.

(En. Ps. 1,1)

Par ces quelques mots, l’interprétation augustinienne du verset tout entier est condensée : le psalmiste parle de Jésus Christ37, venu parmi les hommes pour les libérer du péché où ils s’enferraient en s’éloignant de Dieu, en se complaisant dans le péché et finalement en s’endurcissant dans l’orgueil. Ps 1,1 est une prophétie de l’agir de cet homme du Seigneur (homo dominicus), de cet élu de Dieu, nouvel Adam qui va libérer l’homme terreux (homo terrenus) de ses chaînes : il suit le même chemin que tous, mais refuse constamment la séparation d’avec Dieu, et les conséquences qui s’ensuivraient. Résistant à la séduction du siècle, il ne stagne pas, mais court sa route, décidé à accomplir la volonté de Dieu. Cet homme du début du Psautier est la tête entraînant à sa suite les membres de son corps, l’époux s’élançant du sein virginal pour s’unir l’Église, le bon samaritain accomplissant les Écritures par sa mort et sa résurrection. Sa course trouve toute sa vigueur dans l’amour du Père et du Fils qui ne cesse d’affleurer tout au long de ces lignes. Cet amour donne toute sa force à l’exhortation augustinienne qui se dégage de l’ensemble38. C’est en tant que prophéties du Christ que les psaumes acquièrent toute leur force tropologique. Même si Augustin s’adresse par endroits plus précisément aux pélagiens ou aux donatistes, en fait tous sont concernés. L’homme heureux est le Christ tout entier, corps et tête. Chacun est invité à revenir à Dieu en suivant le Christ-tête dont la course se déploie dans la suite du psaume.

Ce petit échantillon de l’interprétation augustinienne des psaumes nous permet de présenter l’essentiel des conclusions de notre étude. Les psaumes sont des prophéties en tant qu’ils annoncent le Christ et l’Église. Une fois que le Christ est venu accomplir ces prophéties et que l’intimité du Christ et de l’Église a été donnée par sa venue, son retour au Père et l’envoi de son Esprit, les psaumes restent encore prophéties pour nous comme le signe permanent du salut. L’accomplissement déjà donné peut et doit toujours plus se déployer, de sorte que le Christ total, corps et tête, s’étende jusqu’aux extrémités de la terre, et que l’intimité du Christ et de l’Église s’exprime en sa plénitude. L’unique voix courant tout au long du Psautier jusqu’à l’Alléluia universel et éternel (cf. Ps 150) est une invitation pour chacun et pour tous, à joindre notre voix à celle du Christ total afin d’accueillir l’accomplissement donné et de participer à la plénitude du Christ. Ainsi perçoit-on l’apport de la méthode prosopologique à l’intérieur de la perspective prophétique. Cette unique voix du Christ total, corps et tête, qui monte vers la louange tout au long du Psautier, se déploie dans la prière de l’Église. La dimension tropologique de l’interprétation prend toute sa force de ce déploiement au sein de l’histoire du salut, et plus précisément dans le temps de l’Église tendue vers sa fin qui est la gloire de Dieu. L’actualité si vivante des psaumes s’enracine dans leur dimension prophétique surabondante, comme l’accomplissement toujours plus grand qui advient dans la prière. Prier les psaumes est œuvre d’union à Dieu, œuvre de ressuscité dans le Ressuscité.

Notes de bas de page

  • 1 Cf. Doctr. chr. 2,13 et Civ. 17,14.

  • 2 Cf. Trin. 15,17.

  • 3 Saint Augustin et la Bible, éd. A.-M. La Bonnardière, Paris, Beauchesne, 1986, p. 296.

  • 4 Entre 420 et 425, cf. O’Daly G.J.P., « Civitate Dei (De-) », dans Augustinus-Lexicon 1 (1986-1994) 970-976.

  • 5 Saint Augustin et la Bible (cité supra n. 3), p. 299.

  • 6 Cf. Civ. 17,14.

  • 7 Vers 407, cf. La Bonnardière A.-M., Recherches de chronologie augustinienne, Paris, Études Augustiniennes, 1965, p. 52.

  • 8 Nous traduisons les citations augustiniennes, tout en nous appuyant sur les éventuelles traductions existantes.

  • 9 « La voix qui se fait entendre dans les Psaumes est la voix du Christ total, tête et corps, époux et épouse, deux dans une seule chair, donc deux dans une seule voix ; tel est le thème fondamental des Enarrationes in Psalmos d’Augustin. La chose est obvie. Elle a été fort bien étudiée par E. Mersch, M. Pontet, P. Borgomeo », écrit M.-J. Rondeau, Les commentaires patristiques du Psautier IIIe-Ve siècles, t. 2, Roma, Pont. Institutum Studiorum Orientalium, 1985, p. 365. On peut mentionner aussi les noms de M.-Fr. Berrouard, I. Bochet, V.J. Bourke, M. Cameron, M. Fiedrowicz, B. Fischer, E. Lamirande, G. Madec, B. de Margerie, G. Rémy, M. Réveillaud, I. Rigolot, F. Van Fleteren, M. Vincent.

  • 10 Cf. Fiedrowicz M., Psalmus vox totius Christi. Studien zu Augustins “Enarrationes in Psalmos”, Freiburg-Basel-Wien, Herder, 1997.

  • 11 Rondeau M.-J., Les commentaires patristiques … (cité supra n. 9), p. 369.

  • 12 Pontet M., L’exégèse de S. Augustin Prédicateur, coll. Théologie 7, Paris, Aubier, 1945, p. 388.

  • 13 Cf. Fiedrowicz M., Psalmus vox totius Christi… (cité supra n. 10), p. 84-86 et 424-425.

  • 14 Cf. Fabre V., Augustin et les Psaumes. Prophétie et Accomplissement, thèse de doctorat soutenue le 4 mai 2005 à l’IÉT (Institut d’Études Théologiques) de Bruxelles.

  • 15 Cf. Sieben H.-J., « Die “res” der Bibel. Eine Analyse von Augustinus, De doctrina christiana 1-3 », dans Revue des Études Augustiniennes 21 (1975) 74-78.

  • 16 Le texte retenu par Augustin correspond à celui du Psautier gallican : Beatus vir qui non abiit in consilio impiorum et in via peccatorum non stetit et in cathedra pestilentiae non sedit.

  • 17 Cf. Müller H., « Enarrationes in Psalmos, Philologische Aspekte », dans Augustinus-Lexicon 2, fasc. 5/6 (2001) 806-807.

  • 18 « Augustin fait un emploi paisible de l’expression sans allusion à la problématique anti-apollinariste », écrit G. Madec, « Dominicus homo », dans Augustinus-Lexicon 2, fasc. 5/6 (2001) 592.

  • 19 Les traductions bibliques sont celles de la Bible de Jérusalem, 1991.

  • 20 Probablement prêchée en décembre 412 à Utique, lors d’un voyage vers Carthage, cf. Perler O., Les Voyages de Saint Augustin, Paris, Études Augustiniennes, 1969, p. 313-314.

  • 21 En. Ps. 64,7.

  • 22 Cf. Réveillaud M., « Le Christ-Homme, tête de l’Église. Étude d’ecclésiologie selon les Enarrationes in Psalmos d’Augustin », dans Recherches Augustiniennes 5 (1968) 75.

  • 23 On serait à Carthage, le 14 juillet 413, à la veille de la fête païenne qu’Augustin nomme le dies natalis de Carthage, cf. La Bonnardière A.-M., « Les Enarrationes in Psalmos prêchées par saint Augustin à l’occasion de fêtes de martyrs », dans Recherches Augustiniennes 7 (1971), ici p. 79-81.

  • 24 Le verbe employé est respexit. Peut-être Augustin fait-il ici écho au Magnificat : quia respexit humilitatem ancillae suae (Lc 2,48).

  • 25 En 394-395, selon la datation des 32 premières Enarrationes, cf. Müller H., « Enarrationes in Psalmos … » (cité supra n. 17), p. 806-807.

  • 26 Une trentaine de fois.

  • 27 Ce sermon aurait été probablement prêché à Carthage le 1er janvier 404, durant les réjouissances de la fête païenne des calendes de janvier, cf. Augustin d’Hippone. Vingt-six Sermons au peuple d’Afrique, éd. F. Dolbeau, Paris, Études Augustiniennes, 1996, p. 353-355. On en trouve une traduction intégrale, établie par M.-A. Vannier, dans Gilson Ét., Saint Augustin. Philosophie et Incarnation, suivi de Saint Augustin, Lettre XVIII, Sermon contre les païens (Dolbeau 26), Genève, Ad Solem, 1999.

  • 28 Cf. Wolinski J., « Il a planté sa tente sous le soleil », dans Saint Augustin et la Bible (cité supra n. 3), p. 109 et La Bonnardière A.-M., « L’interprétation augustinienne du magnum sacramentum de Ep 5,32 », dans Recherches Augustiniennes 12 (1977) 14-16.

  • 29 Cf. Rémy G., « Le Christ médiateur et tête de l’église selon le Sermon Dolbeau 26 d’Augustin », dans Revue des Sciences Religieuses 72 (1998) 5-7.

  • 30 Cf. Sanchis D., « Samaritanus ille. L’exégèse augustinienne de la parabole du bon samaritain », dans Recherches de Sciences Religieuses 49 (1961) 407-425. Cette étude sur l’exégèse augustinienne de la parabole du bon samaritain y souligne la centralité de la miséricorde divine pour l’humanité pécheresse.

  • 31 Datable de décembre 403, cf. Hombert P.-M., Nouvelles Recherches de chronologie augustinienne, Paris, Études Augustiniennes, 2000, p. 575-577.

  • 32 Peut-être prêchée en décembre 406, à Hippone, cf. La Bonnardière A.-M., Recherches de chronologie … (cité supra n. 7), p. 51.

  • 33 Cf. Müller H., « Enarrationes in Psalmos … » (cité supra n. 17), p. 821.

  • 34 Le terme grec est gaggraina, et donc plutôt la gangrène. Mais la Vulgate traduit ce terme par cancer.

  • 35 Cette enarratio est datée de 412-413, cf. Perler O., Les Voyages … (cité supra n. 20), p. 316 et 460s.

  • 36 Cf. Est 14,16.

  • 37 Selon le classement de M. Fiedrowicz, le psaume tout entier est à entendre comme vox de Christo (cf. Psalmus vox totius Christi [cité supra n. 10] p. 272).

  • 38 Il n’est donc pas étonnant de voir apparaître notre verset dans le Speculum daté de 426-430 (cf. La Bonnardière A.-M., Biblia Augustiniana, A. T., Le livre de la Sagesse, Paris, Études Augustiniennes, 1970, p. 235) où seuls les deux premiers versets du psaume sont retenus. Cf. Spec. 6.

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