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La foi et la raison: leur relation

Pierre Piret s.j.
Inscrite dans l'Année de la foi, cette méditation laisse tout d'abord apparaître la question à traiter: que disons-nous de la foi, de la raison, de leur relation éventuelle? L'A. décrit alors la démarche de la raison allant jusqu'à l'affirmation de Dieu, puis la démarche de la foi partant de l'affirmation que Dieu fait de lui-même. Ce double mouvement de rencontre et d'échange - de l'homme à Dieu et de Dieu à l'homme - trouve son principe et fondement dans le mystère du Christ que confessent les Conciles d'Éphèse et de Chalcédoine.

Dans la Lettre apostolique en forme de motu proprio « Porta fidei », le pape Benoît XVI proposait un programme d’activités pour l’année 2012-2013 qu’il consacrait comme une Année de la foi : « Redécouvrir les contenus de la foi professée, célébrée, vécue et priée et réfléchir sur l’acte lui-même par lequel on croit, est un engagement que chaque croyant doit faire sien, surtout en cette Année1 ». Le deuxième aspect de ce programme, une réflexion sur l’acte de foi en lui-même, n’est pas vraiment abordé dans le texte pontifical, sans doute parce que la question avait déjà été largement étudiée dans l’encyclique Fides et ratio de Jean-Paul II, en 19982, mais aussi parce qu’une encyclique portant sur la foi aurait dû compléter les deux textes majeurs du pontificat écrits auparavant à l’enseigne des vertus théologales de la charité (Deus caritas est en 2005) et de l’espérance (Spe Salvi en 2007). Ce texte évoqué dans les médias en janvier 2013 n’a pu voir le jour avant la renonciation de Benoît XVI, le 28 février dernier, mais l’intention qui inaugurait l’Année de la foi demeure.

La méditation que nous proposons ne concerne pas tant le contenu que l’acte de foi lui-même. Nous décrivons progressivement, et de façon alternée, les relations de la raison et de la foi, de la foi et de la raison, qu’illumine le mystère du Christ médiateur de Dieu et des hommes.

I Une mise au jour de la question

Le titre de cet article comporte deux mots. Ils sont mis l’un à côté de l’autre, comme à égalité : « la foi et la raison ». Abordons ces deux termes sans préjugés, examinons-les simplement en recourant à deux définitions que propose le dictionnaire Robert (1991). La foi, y est-il écrit, est « le fait de croire en Dieu, en un dogme, par une adhésion profonde de l’esprit et du cœur qui emporte la certitude ». Quant à la raison, elle est « la faculté de penser, en tant qu’elle permet à l’homme de bien juger et d’appliquer ce jugement à l’action ».

La prise en compte de ces définitions suscite notre propre démarche. La définition de la foi désigne Dieu, mais sans exprimer son initiative. Nous aurons à amplifier cette définition vers le haut, en considérant la Révélation divine3. Parallèlement, la raison est définie par l’exercice efficace de la pensée ; nous amplifierons cette définition vers le bas, en rappelant la sagesse humaine dans ses apprentissages, dans ses commencements à toujours renouveler4.

Les définitions d’un dictionnaire, suivant l’ordre alphabétique, sont isolées, séparées entre elles. De son côté, le titre de cet article pose, entre la foi et la raison, une certaine relation qu’il s’agira de découvrir progressivement.

Marquée par la particule « et », la relation signifie-t-elle une opposition, ou une séparation, ou une étrangeté réciproque ? À l’inverse, cette relation n’évoquerait-elle pas un attrait, un accord, voire une promotion mutuelle ? Le dictionnaire mentionne Dieu à propos de la foi et caractérise l’homme par la raison. Posons à nouveau, et de façon résolue, la question de la relation entre la foi et la raison : comment l’une et l’autre peuvent-elles concerner et Dieu et l’homme ?

Dans le contexte de l’Année de la foi, nous pourrions commencer par celle-ci notre réflexion et passer ensuite à la raison. Mais la raison est une caractéristique naturelle et universelle de l’homme, alors que la foi est une grâce conférée par Dieu au sein de l’Église. C’est après notre naissance que nous recevons le baptême, « sacrement de la foi ». Aussi commençons-nous par la raison.

II De la raison à la foi

1 Les apprentissages de la sagesse humaine

Dans les moindres choses de la vie quotidienne, nous exerçons notre raison, mise pour ainsi dire à leur service. Dès notre petite enfance, nous y sommes éduqués, à la maison, à l’école, en différents lieux de rencontre. Sans relâche, nous faisons les apprentissages de la sagesse humaine. Il convient de reconnaître avant tout une équivalence entre la raison, ainsi définie dans sa capacité d’éveil et d’acquiescement, et la sagesse, artisane du corps et de l’âme.

Plus tard seront posés des choix particuliers : ils concernent une profession, une formation qui y prépare, comme aussi telle ou telle activité propre à notre tempérament. Avant d’aborder cette seconde étape de la raison humaine, prenons acte de la pérennité, de la fécondité de la sagesse quotidienne. Toujours, nous avons à remémorer, à intérioriser, à sauvegarder personnellement l’apprentissage raisonnable des choses du monde, d’autrui, de Dieu, qui habitent notre vie.

2 Les domaines de la raison théorique et pratique

La société humaine s’édifie, au cours de l’histoire, dans les valeurs diversifiées auxquelles les hommes se consacrent individuellement et en commun. On citera, par exemple, les « domaines » artistique, scientifique, économique, politique. D’une part, les domaines de la connaissance et de l’action que la raison investit sont particuliers et partiels : telle profession est exercée par telle personne et non par une autre. D’autre part, c’est aussi leur interaction, leur complémentarité, que la raison humaine inscrite en nous reconnaît et se doit de promouvoir.

À ce propos, il nous faut prendre en compte et considérer pour elle-même une donnée qui, au cours des siècles récents, est devenue une caractéristique de notre culture : l’identification de la raison à la science.

Il y a plusieurs champs scientifiques. On peut désigner les sciences empiriques, les sciences formelles et empirico-formelles (la physique, les mathématiques, la chimie et la biologie…), on peut désigner aussi les sciences humaines (la psychologie, la sociologie, l’histoire…). Le projet scientifique, dans chacun de ses investissements, est un processus d’objectivation, continûment repris, des choses mondaines et humaines, une mise en œuvre de leurs significations toujours ouvertes à des significations ultérieures.

La science est prospective et, comme telle, ne connaît pas de référence ultime ni d’origine fondatrice. Si la recherche s’interdit certaines mises en pratique, elle le fera pour un motif extra-scientifique — par exemple d’ordre éthique. La philosophie, quant à elle, reconduit l’homme au fondement premier de tous ses projets particuliers et à leur finalité dernière.

3 La philosophie

En quoi la philosophie saisit-elle la raison humaine dans son essence et nous conduit-elle jusqu’à la porte de la foi ?

Reprenons ce que nous venons d’évoquer à propos de la science. Celle-ci, « parce qu’elle est projet d’objectivation, ne peut coïncider avec l’acte du sujet qui s’implique en ce processus. L’acte du sujet connaissant ne fait pas partie de l’objet de la science. Coïncider avec l’activité de l’esprit relève de la philosophie. Dans la mesure où l’esprit humain se déprend de son projet d’investissement du monde, il se reprend en lui-même et coïncide réflexivement avec son acte. L’acte par lequel, en son mouvement, l’esprit se fait présence de soi à soi, le manifeste comme un agent et atteste son acte comme lui appartenant en propre5 ».

Comment l’homme est-il présent à soi dans l’action qui est sienne dans le monde, avec autrui, en relation à Dieu6 ?

L’énoncé de Descartes (1596-1650) est bien connu : « Je pense, donc je suis ». Ou encore : je ne puis douter que « je suis, j’existe ». Le « je » ainsi posé appartient évidemment à son auteur singulier. Mais encore, l’énoncé est universel, en ce qu’il est mis à la disposition de chacun, de chacune d’entre nous qui peut le reprendre à son compte. Il met ainsi au jour la communauté des hommes en tant que sujets dont la raison est d’exister, dont l’existence est raisonnable.

Cependant, alors que tous les pouvoirs que j’exerce découlent de mon acte d’exister et lui demeurent immanents — et que je le sais, en toute raison —, je n’ai en rien le pouvoir originaire, réellement fondateur, d’accéder à cet exister qui pourtant est mien. Je ne suis pas l’auteur de la vie dont pourtant, vivant, je vis.

C’est en développant ce constat que la tradition philosophique accède à l’affirmation de Dieu : Celui qui est par soi-même, par qui nous sommes. La raison humaine trouve, dans l’affirmation de Dieu et de notre relation à lui, son accomplissement.

Jusqu’ici, nous avons suivi une démarche ascendante : nous avons commencé par la variété des projets de la raison humaine et sommes arrivés à la réflexion philosophique. À présent, adoptons une voie descendante : nous évoquons la Révélation de Dieu en Jésus-Christ avant de passer à la réflexion théologique qui lui rend témoignage.

III De la foi à la raison

1 La Révélation divine

La philosophie est une tâche à mesure de l’homme. Celui-ci, par l’usage des ressources naturelles de la raison, est à même de se reconnaître relatif à Dieu, attiré par lui. Ainsi l’homme peut-il se disposer à entendre, à connaître et à aimer Dieu — si, du moins, Dieu se révèle, se donne en plénitude d’amour et de connaissance. Dans la grâce de la foi, Dieu se révèle à l’homme. La foi chrétienne confesse que le Christ Jésus, le fils du Père, est le « Médiateur » (1 Tm 2,5) de Dieu et des hommes, le « grand prêtre » (He 2,17) qui, scellant par le don de sa vie « l’Alliance nouvelle et éternelle », conduit ses frères et sœurs jusqu’à son Père.

Certainement, la Révélation de Dieu en Jésus-Christ rejoint les hommes dans la pluralité des valeurs auxquelles ils se consacrent — dont les recherches scientifiques — et dans l’intégration qu’en effectue la réflexion philosophique. Mais la foi en la Révélation divine implique un renversement, une « conversion ». Il ne s’agit plus seulement de conduire la raison jusqu’à son accomplissement qu’est l’affirmation de Dieu. Il s’agit, de surcroît, d’accueillir ce que Dieu en personne nous révèle et de lui-même et de nous en lui : il s’agit d’être à l’écoute de la Parole de Dieu.

Or Dieu a parlé à maintes reprises par les prophètes de son peuple Israël, puis, en ces temps où nous sommes, il a parlé une fois pour toutes en son fils Jésus-Christ (cf. He 1,1-2). La Révélation divine fut consignée par écrit dans les saintes Écritures que l’Église reçoit, transmet et commente dans une tradition ininterrompue de foi, de charité et d’espérance.

C’est que le Verbe (ou Parole, ou Révélation) du Dieu vivant fait chair donne vie à toute chair d’homme, ne cesse de s’adapter à nous, en nous adaptant (et pour nous adapter) à lui. La réflexion théologique est au service d’une telle conformation mutuelle du Christ et des hommes ses frères, appelés à la vie filiale en Dieu.

2 La théologie

Nous reconnaissons, dans la foi, l’Alliance de Dieu avec son peuple et l’Alliance « nouvelle et éternelle » en Jésus-Christ, accomplissement de l’« ancienne ». Alliance est synonyme de testament (diathèkè). Or, « testament » désigne également, ancien et nouveau, les deux ensembles qui composent, aux yeux des chrétiens, l’unique « Écriture Sainte ».

Les Évangiles soulignent plusieurs fois que Jésus accomplit les Écritures, que celles-ci sont accomplies en lui, qu’il ouvre ses disciples à leur intelligence, qu’il explique en elles ce qui le concerne… en évoquant de la sorte « les Écritures », les auteurs signifient évidemment les écrits qui, par la suite, seront dénommés comme écrits de « l’Ancien testament », alors distingués de ceux du « Nouveau ».

Ce ne sont pas les auteurs des Évangiles, des Lettres apostoliques et de l’Apocalypse qui ont rassemblé leurs écrits et les ont insérés dans l’Écriture Sainte en tant que Nouveau testament, mais ceux que nous reconnaissons comme « Pères de l’Église ». Tout au long des premiers siècles de l’Église, ces pasteurs, ces écrivains, hérauts de l’amour des pauvres et artisans de conciles, exposeront la vérité chrétienne en répondant aux questions et en réfutant les erreurs, édifieront « l’intelligence de la foi ».

Synchroniquement, peut-on dire, c’est dans un seul et même acte que les Pères de l’Église transmettent l’Écriture Sainte — en redoublant l’Ancien testament par le Nouveau — et distinguent de l’Écriture Sainte leur propre confession — en livrant celle-ci en tant qu’intelligence de l’Écriture selon l’esprit du Christ, c’est-à-dire en tant que théologie chrétienne.

L’Église, dans sa doctrine et dans sa mission, continue à naître de cet acte de tradition, dénommant « Pères » ceux qui demeurent la fécondité de son accueil et la norme de sa réponse, aujourd’hui, à la Révélation de Dieu.

On peut dire, tout uniment et selon une première distinction, que l’Écriture Sainte est la Parole de Dieu et que la tradition est la réponse que l’Église donne à cette Parole : l’Église répond, correspond à l’Écriture qu’elle transmet. On reconnaîtra, dans cette relation entre la Parole de Dieu et l’Église, entre l’Écriture et la tradition, la relation intime du Christ-Verbe et de l’Esprit-Saint.

Cependant, les deux pôles de cette distinction fondamentale entretiennent, de leur côté, une relation analogue. D’une part, l’Écriture Sainte, Parole de Dieu adressée à son peuple, contient la réponse de celui-ci : ainsi, la mise par écrit elle-même ; ou encore, les psaumes et la prière du Notre Père. D’autre part, la tradition, réponse de l’Église et de toute âme chrétienne à la Parole de Dieu selon l’Écriture Sainte, entend la Parole de Dieu qui se confirme et s’exprime par les mots qui sont nôtres, dans toute langue humaine7.

3 La sagesse des Évangiles

En évoquant les « apprentissages de la sagesse humaine » au commencement de notre enquête sur la raison, nous avons souligné qu’il ne s’agissait pas à proprement parler d’une étape ou d’un domaine particulier de celle-ci, mais que nous avions à reconnaître sans cesse, avec simplicité, les choses du monde, d’autrui, de Dieu, qui habitent notre vie.

Il est « raisonnable » qu’un enfant apprenne à lire et à écrire, apprenne à prier et à mémoriser l’histoire de Jésus. Il demeure raisonnable qu’au long de notre existence, nous veillions à notre formation humaine et à notre formation chrétienne : qu’elles ne deviennent pas étrangères l’une à l’autre, mais s’éclairent et s’adaptent mutuellement.

Nous avons expressément considéré les domaines spécialisés de la raison humaine, les sciences et la philosophie, ainsi que la tradition doctrinale de l’Église. Certainement la grâce de Dieu en Jésus-Christ concerne toutes ces données qu’elle sauvegarde, purifie, élève jusqu’à elle.

En même temps, la foi en Dieu qui se révèle appartient à la vie la plus quotidienne, à ses apprentissages les plus immédiats et à ses découvertes les plus simples. Dans les paraboles évangéliques, le Christ Jésus laisse percevoir la proximité de Dieu dans l’expérience humaine aussi manifestement que les fleurs des champs et les oiseaux du ciel, les labeurs d’hommes et les interpellations d’enfants aux différentes heures du jour. La vie quotidienne dans la foi permet de « parler de Dieu avec la familiarité simple des contacts premiers et des vérités toutes données »8.

Mais encore, les quatre Évangiles relatent les contradictions que Jésus a subies et les souffrances qu’il a éprouvées.

Notre foi peut se scandaliser et notre raison s’affoler (cf. 1 Co 1,23-25) face au mal, dans la souffrance. Les Évangiles nous proposent, nous permettent la contemplation du Juste souffrant, de Jésus notre seigneur à sa Passion. Et les mêmes Évangiles nous annoncent que, mis à mort, il est ressuscité, qu’il est à jamais vivant parmi nous de sorte que nous-mêmes vivons « par lui, avec lui et en lui »9.

Cela aussi est dit simplement et rejoint notre existence quotidienne. Nous savons par exemple (comme les deux disciples qui, ce soir-là, marchaient vers Emmaüs : cf. Lc 24), que notre seigneur nous rejoint sur le chemin, nous écoute et nous parle avant même que nous le reconnaissions.

IV La confession du Christ

Nous avons commencé par les apprentissages de la sagesse humaine et terminé par la sagesse des Évangiles : c’est la même sagesse, en toute foi et en toute raison, qui fait la trame de notre vie quotidienne.

Puis, nous avons suivi une démarche ascendante, de la raison à la foi, et une démarche descendante, de la foi à la raison. C’est la compénétration des deux démarches dans la personne même du Christ que nous pouvons encore reconnaître.

Il s’agit de mettre en parallèle la réflexion que nous avons menée, avec la confession du Christ par les Conciles d’Éphèse (431) et de Chalcédoine (451). Un schéma peut y aider :

Au iv e siècle, les Conciles de Nicée et de Constantinople I ont professé de même l’identité divine du Christ et la trinité de Dieu. Leur feront suite des interrogations qui concernent l’humanité du Christ autant que sa divinité. Comment peuvent-elles être unies l’une et l’autre ? Le Verbe de Dieu en personne, enseigne le Concile d’Éphèse, est le principe de cette union ; il « revendique la naissance charnelle comme la sienne propre ». Cela étant, enchaînera bientôt le Concile de Chalcédoine, l’unité du Verbe fait chair ne supprime pas, mais confirme plutôt, la distinction de ses natures, divine et humaine : « les propriétés de chacune sont sauvegardées et réunies en une seule personne ».

Le Concile d’Éphèse insiste sur l’affirmation johannique : « le Verbe s’est fait chair » (Jn 1,14). Le Christ Jésus est le Verbe de Dieu, il révèle Dieu et est Dieu qui se révèle10. Il a pris chair, s’est fait homme, l’humanité qui est nôtre devenant sienne de sorte que la sienne devienne nôtre. Tous les domaines de la raison théorique et pratique11 lui sont présents : Verbe créateur, il les suscite et les sauvegarde ; Verbe rédempteur, il les sauve du péché. Toutes nos connaissances et pratiques, en retour, peuvent devenir le chemin de notre sanctification, de notre communion avec Dieu, « à la louange de sa gloire et pour le salut du monde ».

Le Concile de Chalcédoine professe que le Christ Jésus possède la nature divine et la nature humaine : il est tout ce qu’est Dieu et tout ce qu’est l’homme. Les deux natures distinctes sont unies en lui « sans séparation ni division, sans confusion ni changement » mais dans un « merveilleux échange ». Or la réflexion théologique laisse apparaître qui est Dieu pour l’homme12 et la réflexion philosophique, qui est l’homme pour Dieu13. Philosophie et théologie sont l’une et l’autre intimes au mystère du Christ, « médiateur de Dieu et des hommes » pour une « Alliance nouvelle et éternelle ».

Tous les déploiements et approfondissements de la raison et de la foi trouvent en lui leur bénédiction ; tous leurs enorgueillissements et obscurcissements ont à recevoir de lui le pardon. L’identité personnelle du Christ Jésus est d’emblée son mystère, c’est-à-dire le dessein de Dieu sur nous. Le Christ est l’auteur, continuellement à l’œuvre, de notre communion fraternelle avec lui dans la relation filiale au Père qui est Dieu, de telle sorte que nous aussi puissions de nous-mêmes y œuvrer, aujourd’hui et toujours.

Le Christ Jésus ressuscité apparaît à Marie de Magdala : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Pour toi, va trouver mes frères et dis-leur : je monte vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu. Marie de Magdala vient donc annoncer aux disciples : j’ai vu le seigneur, et voici ce qu’il m’a dit » (Jn 20,17-18).

Notes de bas de page

  • 1 Benoît XVI, Lettre apostolique Porta fidei (11 oct. 2011), n. 9.

  • 2 Porta Fidei se réfère une fois à Fides et ratio, à propos des relations entre la foi et la science : « (…) l’Église n’a jamais eu peur de montrer comment entre foi et science authentique il ne peut y avoir aucun conflit parce que les deux, même si c’est par des chemins différents, tendent à la vérité » (Porta fidei 12, renvoyant à Fides et ratio 34 et 106).

  • 3 Cf. infra le point III : « De la foi à la raison. 1. La Révélation divine ».

  • 4 Cf. infra le point II : « De la raison à la foi. 1. Les apprentissages de la sagesse humaine ».

  • 5 A. Chapelle, Épistémologie, coll. I.É.T. 20, Lessius, Bruxelles, 2008, p. 94.

  • 6 En retenant les termes de la question ainsi posée, on peut citer, comme matières de l’enseignement philosophique, l’anthropologie, l’ontologie, l’éthique, la théologie naturelle.

  • 7 La réflexion théologique se déploie en plusieurs disciplines : exégétique, dogmatique, morale, fondamentale (ou apologétique) et spirituelle.

  • 8 A. Chapelle, Épistémologie (cité supra n. 5), p. 135.

  • 9 Doxologie de la prière eucharistique.

  • 10 Cf. supra le point III : « De la foi à la raison. 1. La Révélation divine ».

  • 11 Cf. supra le point II : « De la raison à la foi. 2. Les domaines de la raison théorique et pratique ».

  • 12 Cf. supra le point III : « De la foi à la raison. 2. La théologie ».

  • 13 Cf. supra le point II : « De la raison à la foi. 3. La philosophie ».

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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