Nous reconnaissons au tigre et au chat une démarche
« féline »… Est-ce la caractéristique des deux
« grands coeurs » étudiés ici, Bloy et Huysmans ?
Deux « âmes supérieures » blessées par la
« goujaterie moderne » qui se consolent à la manière de
Rabelais en « dégueulant » mentalement sur
l'humanité : « Ah Bloy ! Je suis plein de rage, prêt
à vomir à pleins pots avec vous sur la salauderie contemporaine
- nous aurions de bien bonnes journées à passer
ensemble. » Complicité de la vitupération, réconfort de
la conversation et des lectures communes… Cet attelage idyllique ne
durera pas. Le « tendre et terrible » Bloy finira par
effrayer Huysmans, et ce sera la fin d'une amitié muée en amertume,
sarcasmes, venant se substituer, « sans rémission, à la
ferveur première » (extrait de l'avant-propos). Les vingt
études qui suivent, alimentées d'un index des oeuvres citées et
d'un index biblique (p. 431 à 449) bien nécessaires, vont
détailler « dans une perspective d'esthétique
spirituelle » et à l'aide des 10 p. d'un index
nominumérudit les parcours parallèles et monographiques de ces
deux « désespérés » dissemblables allant pourtant comme
« mendiant ingrat », et parfois « à rebours »,
comme deux félins tourmentés. Une analyse approfondie pour mieux
connaître deux écrivains majeurs de la littérature mystique
française. - J. Burton s.j.