Pour le montrer, l'A. se fonde sur une anthropologie générale de la musique, qui est non seulement sonore, mais aussi réceptivité synesthésique (c.-à-d. multisensorielle), retentissant émotionnellement et mettant en jeu la personne entière (chap. 1). Dans la tradition chrétienne, St Augustin pose de manière décisive les termes du débat sur la place de la parole et de la musique et, à travers elles, du corps et de l'esprit pour accéder à Dieu (chap. 2). Puis, partant des trois domaines de la musique : composer, écouter et interpréter, l'A. convoque trois théologiens et deux musiciens : Luther continué par Bach ; Barth et Küng commentant Mozart (chap. 3). Au sein de la musique chantée, l'ouvrage en explore deux formes : la musique religieuse, montrant que l'hymne réussi est « théologie en miniature » (chap. 4), et la musique comme acte théologique socio-politique (chap. 5) - l'intérêt notamment pour les Spiritualsn'étant pas l'une des moindres originalités de l'ouvrage. Les deux derniers chap. reprennent de manière plus synthétique le thème, cherchant à effacer le hiatus entre la musique sacrée et la musique profane (chap. 6), ainsi qu'entre le ciel et la terre qui, dans la musique, se rencontrent (chap. 7).
On l'a compris, ce petit ouvrage n'est pas petit en doctrine, même si la perspective protestante, omniprésente, se traduit par une distinction parfois problématique de la nature et de la grâce. - P. Ide