Adoptant un titre emprunté à Karl Rahner, sept théologiens étudient
la «réception» de Vatican II. C. Theobald présente le Concile comme
un «événement» historique et prophétique, à audience mondiale, dont
la convocation était totalement inattendue; il loue sa forme de
délibération et de décision collective; il relève sa vision
d'avenir, son principe de «pastoralité», sa vision triangulaire
(évangile, société, Église), à la sortie de la chrétienté et au
début d'un âge postchrétien. Traitant de l'annonce de l'évangile
dans le monde moderne, M. Fédou présente l'exhortation apostolique
Evangelii Nuntiandi (1975), qu'il cite abondamment; il
note que, dans les pas du Christ évangélisateur, si l'Église est
évangélisatrice, c'est parce qu'elle-même est évangélisée. A.-M.
Petitjean relève, dans Ut unum sint (1995) quelques
inflexions remarquables dans le domaine de l'oecuménisme, telle la
formule: «en-dehors de la communauté catholique il n'y a pas de
vide ecclésial.» Kim Mi-Jeung présente la rencontre d'Assise (1986)
comme un remarquable aboutissement du dialogue interreligieux promu
par Nostra Aetate. L. Villemin énumère quelques
résistances au Concile: résistance intégriste au dialogue
oecuménique et interreligieux, à la liberté religieuse, à la
collégialité épiscopale; résistance passive (désintérêt et
indifférence); résistance théologique causée par la juxtaposition
de textes inspirés par deux ecclésiologies parfois difficilement
compatibles; résistance du magistère. Mgr P. Delannoy, évêque de
Saint-Denis, présente Vatican II comme une boussole pour annoncer
l'Évangile au sein de la diversité culturelle et religieuse d'un
diocèse. Le dernier article, le plus long, est intitulé «Pour une
Église fidèle à l'avenir», un thème que son A., fr. Émile de Taizé,
a apprécié chez Y. Congar. - P. Detienne sj