143 No 4 Octobre-Décembre 2021 Jean-Pierre Sonnet s.j. Jésuite belge, professeur d’exégèse de l’Ancien Testament et de théologie biblique à l’Université Grégorienne de Rome. Spécialiste des lectures narratives de la Bible Matthieu, disciple (Maththaios, mathētēs) d’une langue à l’autreL’article est dédié à Jean Radermakers qui, inlassablement, s’est fait « passeur » entre l’Ancien et le Nouveau Testament, entre l’hébreu et le grec. Dans l’évangile de Matthieu un personnage, le premier, s’est fait ainsi « passeur » : Matthieu, dont le nom met en consonance l’hébreu (l’élément mat-, de la racine nātan, « donner ») et le grec (math-, du substantif mathētēs, « disciple »). La syllabe math- crée un écho d’un bout à l’autre du récit matthéen, entre la mention de Matthan dans la généalogie et l’envoi final par le Ressuscité, « faites-disciples (mathēteusate) ». L’intrigue matthéenne est donc rythmée par le nom « bilingue » de Matthieu, comme elle l’est par celui de Jésus.
Alexis Leproux Docteur en sciences bibliques. Ancien vicaire général de l'archidiocèse de Paris et Président du Collège des Bernardins. En mission à Marseille « Les deux marcheront-ils ensemble sans qu’ils ne se soient donné rendez-vous ? » (Am 3,3). Résistance d’Israël et catholicité de l’ÉgliseEntre Israël et l’Église subsiste un lien vital. Dans leur dialogue avec les juifs, les chrétiens doivent se rappeler que leur manière d’annoncer le Christ peut tenir à l’esprit du monde et admettre que la façon qu’ont les juifs de ne pas le reconnaitre peut porter la lumière de l’Esprit Saint. Ainsi, le dialogue judéo-chrétien peut orienter la dynamique missionnaire de l’Église.
David Meyer Né à Paris en 1967, rabbin franco-israélien de la mouvance juive libérale. Professeur de littérature rabbinique et de pensée juive contemporaine à l’Université pontificale grégorienne (Rome).
On observe une fluidité parfois réciproque entre les Écritures hébraïques et grecques. Partant de Jérôme qui accentuait la valeur de la veritas hebraica, l’article recherche si le Talmud et la littérature rabbinique ont pu bénéficier de l’apport de la tradition grecque de la Bible. Se vérifie l’adage rabbinique : « La Torah parle le langage des hommes ».
Pierre-François de Bethune o.s.b.Moine bénédictin au monastère Saint-André de Clerlande en Belgique. Ancien secrétaire général du Dialogue interreligieux monastique / Monastic Interreligious Dialogue (DIMMID) Un regard nouveau posé sur le ‘discours de mission’ des évangiles synoptiques permet d’en redécouvrir la pertinence pour aujourd'hui. L’exigence surprenante de Jésus d’aller démunis et de demander l’hospitalité est significative pour sa propre façon d’annoncer le Royaume. Avant de prêcher la Parole sur les toits, il faut avoir échangé des paroles sous les toits, pour assurer une vrai communication.
René Écochard Professeur de médecine (santé publique et Biostatistique) aux Hospices Civils de Lyon. Anime, avec son épouse Isabelle, des sessions de la Fédération africaine d’action familiale
L’anthropologie chrétienne n’est pas opposée aux neurosciences qui informent sur le support biologique de la personnalité. Qu’il s’agisse du goût pour la beauté ou de la relation de communion entre les personnes, les explications des neurosciences soulignent la force biologique du désir qui se retrouve au plus haut point dans l’écologie intégrale que les papes Jean-Paul ii et François n’ont de cesse de proposer à notre humanité.
Luc-Marie Lalanne Prêtre du Diocèse d'Aix en Provence et Arles. Licence en Philosophie, licence en théologie, diplôme de troisième cycle en droit canonique. Official auprès de la Congrégation pour la doctrine de la foi, formateur au Séminaire pontifical français (Rome)
À l’appel du Seigneur, saint Joseph a pris chez lui son épouse, la Mère du Verbe de Dieu. Dans cette alliance nuptiale unique entre toutes, la maternité divine de Marie a été pour lui la source ultime du don total de lui-même dans la force de l’Esprit Saint. Par grâce, il a aimé Marie d’un amour chaste et virginal, se dévouant totalement au service de l’Enfant et de sa Mère. Dans la lumière du mystère de Joseph s’approfondit la dimension sponsale du célibat des prêtres, ministres du Christ Epoux de l’Eglise. Dans le service de l’Eglise, épouse et mère, s’enracine, s’accomplit et se renouvelle sans cesse la donation que le prêtre fait de lui-même. Le célibat auquel il s’est engagé y trouve son sens. Une méditation à l’occasion de l’Année Saint Joseph.
André Haquin Prêtre du diocèse de Namur. Docteur en théologie, il est professeur émérite de sciences liturgiques et de théologie sacramentaire à l'Université catholique de Louvain (Belgique).
Fruit d’un long travail mené, sous la conduite du bénédictin Henri Delhougne, par la COMIRO (Commission internationale francophone de traduction du Missel romain) à la suite de la publication de l’édition typique de 2002 (complétée en 2008), la nouvelle traduction française du Missel romain entre en usage le 28 novembre 2021. Ce renouvellement soulève pour les communautés chrétiennes un certain nombre de défis et d’enjeux, et même d’espoirs.
Bernard Joassart s.j. né en 1954 à Jemappes (Belgique), jésuite. Docteur en philosophie et lettres, licencié en théologie. Il enseigne l’histoire de l’Église. Il est membre de la Société des Bollandistes et du comité de rédaction de la Nouvelle revue théologique Directeur de la NRT de 1926 à 1951, le jésuite belge Jean Levie éprouvait une réelle admiration à l’égard du père Marie-Joseph Lagrange, fondateur de l’École biblique de Jérusalem. À une époque où la méthode historique devait affronter les réticences des milieux conservateurs, les articles, notices et comptes-rendus de Levie expriment une courageuse honnêteté et un véritable hommage de reconnaissance scientifique envers l’exégète dominicain.
À propos À propos de J. De Kesel, Foi & religion dans une société moderne, Paris, Salvator, 2021, 13x20, 141 p., 14,00 €.
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