Dans sa dernière newsletter, La Nouvelle revue théologique présentait une photographie du père Michel Fédou sj, nouveau récipiendaire du Prix Ratzinger, avec le pape Benoît XVI très affaibli, il y a juste un mois. Nous souhaitons dans cette nouvelle newsletter faire mémoire du pape émérite décédé le 31 décembre 2022.
Son nom est très souvent cité dans la revue depuis les années 1970.
Il apparaît pour la première fois en 1966, dans le compte-rendu du Congrès de théologie sur Vatican II, par G. Dejaifve,sur “la notion d'histoire du salut chez S. Augustin”
Nous ne détaillerons pas les 650 mentions de son nom dans les 135 articles de la revue qui le citent depuis cette date. Pour une vision plus globale, il suffit de regarder ici. Relevons simplement quelques-uns de ces textes qui présentent, analysent, interrogent la pensée de Joseph Ratzinger-Benoît XVI.
Déjà, en 1970, Léopold Malevez relève la qualité de la sotériologie du théologien mais la questionne aussi : Anthropologie chrétienne et théologie de la Croix.
Bernard Sesboüé, en 1979, souligne la position de Ratzinger et son dialogue avec Hans Küng dans le débat entre Histoire et foi en christologie.
En 1983, le dominicain (futur cardinal) Jérôme Hamer cite longuement Ratzinger sur La responsabilité collégiale de chaque évêque . Ce texte est remarquable en ce qu'il annonce la question de la synodalité aujourd'hui dans l'Eglise.
En 1988, la jeune exégète et future Prix Ratzinger Anne-Marie Pelletier se situe par rapport à la position de l'évêque de Ratisbonne sur la difficulté de concilier exégèse dans la foi et exégèse historique (Exégèse et histoire. Tirer du nouveau de l'ancien).
La même, en 1995, souligne que, pour le card. Ratzinger, l'autorité du texte Ordinatio sacerdotalis sur l'ordination sacerdotale réservée aux hommes n'exclut pas une réflexion sur les fondements et les raisons de la pratique traditionnelle de l'Église.
Mgr Pierre Eyt montre en 1993 que parmi les sources de la Lettre de la Congrégation pour la doctrine de la foi Aux évêques de l'Église catholique sur certains aspects de l'Église comprise comme communion on trouve les travaux récents ou d'autres plus anciens du Cardinal Ratzinger lui-même.
La déclaration Dominus Jesus sur l'unicité salvifique de Jésus Christ et de l'Église, avec ses implications sur le dialogue interreligieux, signée par le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, est analysée critiquement par le sulpicien Jean Rigal en 2001.
En 2006, Pascal Ide étudie la distinction entre éros et agapé dans l’encyclique du pape Benoît XVI, Deus caritas est : éros est à agapè ce que l’amour créé est à l’amour surnaturalisé par la grâce.
Sr Marie-Dominique Weill réagit à la place qu'occupe Marie, figure et mère de l’Église vivant de la Parole de Dieu dans l’exhortation Verbum Domini.
La place du concept de raison dans la pensée de Benoît XVI est présentée par Alberto Piola en 2012.
L'année suivante, Elena Torri souligne la nature historique, relationnelle, culturelle et donc collective de l’identité humaine selon J. Ratzinger, devant le retour du religieux et la crise de la rationalité.
Louis Forestier et Dominique Waymel se demandent s'il faut opposer Benoît XVI à François sur la question des laïcs dans l'Église aujourd'hui.
La même Dominique Waymel présente en 2014 un aspect de sa thèse sur Les mouvements et associations de fidèles dans l’ecclésiologie de Joseph Ratzinger.
Pierre Gervais montre en 2018 comment le purgatoire est une expression privilégiée de l’espérance chrétienne dont faisait état l’encyclique Spe salvi de Benoît XVI.
Gonzague de Longcamp prend, en 2019, appui sur J. Ratzinger pour désigner la tradition comme expression de la mémoire de l’Église, qui est alors identifiée comme communauté de mémoire.
Une note intitulée Porter le dialogue avec le judaïsme, sur un article de Joseph Ratzinger est signée en 2019 par Marc Rastoin, Thierry Vernet et Louis-Marie Coudray.
Quant aux ouvrages du pape émérite et du théologien, on en trouvera la recension de dizaines d'entre eux dans les colonnes de la revue et ici.