Alle fonti della solidarietà. La nozione di solidarietà nella dottrina sociale della Chiesa

E. Monti
Moral y derecho - reviewer : R. Nirel
Dans son introduction, E. Monti, professeur de morale et diplômé en économie et en commerce, montre la naissance de la pensée «solidariste» en France au XIXe s. avec le socialisme utopique de Leroux, le positivisme d'A. Comte et de Durkheim et surtout le «solidarisme» de L. Bourgeois (1851-1925). Mais ces penseurs ont trop fait de la solidarité un fait de nature, s'imposant de soi et n'ont pas abouti à des propositions concrètes satisfaisantes. Néanmoins ce courant aboutit à créer la Société des Nations et à donner naissance au solidarisme chrétien des jésuites allemands, Pesch (1884-1924), Nell-Breuning (1890-1991) et surtout Grundlach (1892-1963). Celui-ci, professeur à la Grégorienne, devint le collaborateur infatigable de Pie XII dans l'élaboration de sa doctrine sociale et même de Jean XXIII pour Mater et Magistra (1961). Il tint à fonder critiquement la théorie de la solidarité chrétienne, mais resta trop cantonné dans le terrain théorique. Pourtant il progressa dans un sens moins naturaliste pour arriver à une solidarité plus personnaliste, historique et dynamique, mais il demeura essentialiste et voulut tout tirer de la métaphysique, en introduisant toutefois la liberté.
Malgré l'absence d'une encyclique proprement sociale dans la ligne de Léon XIII et de Pie XI, Pie XII fit preuve d'unité et de continuité en parlant à diverses reprises de la doctrine sociale catholique dans le sens du thomisme et de la nature humaine. Il plaça la personne au centre de son système social, avec la liberté, la solidarité, le droit naturel et le sens du bien commun. Parti d'une solidarité idéaliste, le Pape fit de plus en plus attention au cadre historique et social pour incarner la solidarité dans une organisation sociale harmonieuse. Jean-Paul II a repris le thème de la solidarité comme unificateur de la pensée sociale catholique.
Dans sa conclusion, Monti note que la solidarité doit être animée par la charité et qu'elle donne un sens à la vie sociale en vue du bien commun. Elle est un devoir moral et gratuit, exigeant le don de soi. Les structures et les institutions peuvent être porteuses de solidarité mais doivent pour cela susciter la liberté, la créativité afin d'équilibrer la justice par la bonté. En fin de compte, la solidarité doit devenir fraternité au service de l'homme.
Livre dense, exigeant, qui requiert une attention soutenue et où la compétence économique de l'A. donne une consistance particulière à une doctrine philosophique et théologique. - R. Nirel.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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