Ancient and Modern Scriptural Historiography. L'historiographie biblique, ancienne et moderne

(éds) G.J. Brooke (éds) Thomas Römer
Sagrada Escritura - reviewer : Jean Radermakers s.j.
Cet intéressant volume sur la manière d'écrire l'histoire dans la Bible est le fruit d'une belle collaboration entre les professeurs des Universités de Manchester et de Sheffield ainsi que celles de Genève, Lausanne et Neuchâtel; les deux éditeurs appartiennent à celles de Manchester et de Lausanne. Les 19 contributions de ce recueil traitent des différentes conceptions parmi les chercheurs à propos des rapports entre l'historique et le théologique. L'ouvrage comprend trois parties: six auteurs traitent de questions d'ordre général touchant l'historiographie scripturaire, ensuite huit exposés couvrent la Bible hébraïque et les débuts du judaïsme et enfin cinq autres prospectent le NT et les premiers écrits chrétiens.
Après l'introduction de G.J. Brooke, nous trouvons dans les études globales: S.D. Beeson (Manchester) qui compare l'historiographie ancienne et la moderne avec le rapport entre événements réels et fiction littéraire, compte tenu des idéologies de l'auteur et du narrateur. Considérant «l'histoire de la Bible», Ph.R. Davies (Sheffield) distingue finement l'histoire de l'historiographie, et K.W. Whitelam (Sheffield) s'attache à «la poétique de l'histoire d'Israël» à travers les auteurs tels que Robinson et Bright jusqu'aux scholars contemporains; R. Tomes (Manchester) étudie l'apport d'Eduard Meyer (1906) aux sciences bibliques, tandis que F.G. Downing (Manchester) s'intéresse aux stratégies interprétatives juive et chrétienne du Ier siècle et J. Gregory (Manchester) traite du rapport entre histoire et histoire de la religion.
Avec la 2e partie, le champ de prospection devient la Bible hébraïque: A.H.W. Curtis (Manchester) examine le livre de Josué et son cadastre; Th. Römer (Lausanne) se penche sur la construction d'une «Vie de Moïse», tandis que D. Edelman (Sheffield) analyse le motif du «pays vide» sans habitant comme symbole de restauration purificatrice de la cité; Chr. Nihan (Genève) perçoit l'écrit sacerdotal comme situé «entre mythe et histoire»; J.D. Kaestli (Lausanne) part du livre de Daniel pour examiner la relation entre apocalyptique et historiographie, et Th. Naef (Lausanne) relit les fragments de l'historien hellénistique Eupolème dans son interprétation de l'histoire d'Israël. G.J. Brooke épingle divers types d'historiographie dans les écrits de Qumrân; finalement Ph.S. Alexander présente l'image que le targum de Ct 6,7-12 donne de la dynastie hasmonéenne. La 3e partie concerne le NT et l'Église des origines: P. Oakes (Manchester) considère comment l'historiographie «honore ou déshonore ou légitime» à travers sa manière d'écrire; V. Nicolet-Anderson (Atlanta) relit l'histoire d'Israël à partir de Rm 9-11, L.C.A. Alexander (Sheffield) met en dialogue les historiographies bibliques et grecques (Marathon ou Jéricho?); D. Marguerat (Lausanne) compare la ruine de Jérusalem dans les interprétations juive et chrétienne et E. Steffek (Lausanne) étudie la figure de Pierre passant de l'histoire à l'hagiographie (des Actes des apôtres aux Actes de Pierre).
C'est là, on le voit, toute une problématique étalée à nos regards. Elle nous invite à une réflexion approfondie sur nos préjugés lorsque nous abordons les livres saints: nous délivrer de toute approche fondamentaliste, mais aussi prendre en compte la manière dont chaque auteur biblique présente les événements dont il parle afin d'en préciser la portée. Les index habituels sont joints au recueil, comme il convient. Les historiens et les exégètes trouveront là de quoi décanter utilement leurs propres présupposés. - J. Radermakers sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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