Qui ignore le premier prêtre visiblement stigmatisé de l’histoire, son rayonnement, ses multiples charismes, son histoire tourmentée avec les institutions ecclésiales ? Pourtant, plus de cinquante ans après sa mort en 1968, les études théologiques sur le Padre Pio demeurent rares, a fortiori en français. Comment ne pas se réjouir de la traduction du livre de cet enseignant à la Faculté de théologie de l’Université pontificale du Latran, surtout qu’il a déjà écrit et dirigé une dizaine de livres sur le saint capucin de Pietrelcina ? Mais la déception est très grande. Avant tout, le titre est trompeur. Aux anges, seules 4 pages sont consacrées (p. 70-75) ; les démons ont droit à un chapitre, mais d’ordre strictement biographique et descriptif (chap. 3), sans, ultérieurement, de développement théologique. Le reste traite de la spiritualité du P. Pio (chap. 1), de ses visions et locutions (chap. 4 et 6), des critères de discernement en général (chap. 5). Par ailleurs, le livre donne une impression de grand désordre (nous trouvons, p. ex., un paragraphe sur la caractérologie ni justifié ni appliqué dans un chap. de théologie). Ajoutons qu’il est encore plus mal traduit que mal écrit. Demeure qu’il donne accès à de nombreux textes du P. Pio qui étaient jusqu’ici accessibles aux seuls italianisants. — P. Ide