Dans la série des précieux commentaires de l'oeuvre de Thérèse par
l'éminent carme de Burgos, ce parcours total de la «Vie» est
particulièrement remarquable. on y trouve à peu près tout ce que
l'on aurait toujours voulu savoir sur les manuscrits, les
circonstances réelles de leur rédaction, l'histoire de leur
transmission, mais surtout sur la visée de celle qui tient la plume
et nous a de toujours enchantés. Les notes qui suivent pas à pas
les chapitres de la sainte sont étincelantes (à commencer par celle
qui évoque le procès truqué par lequel la famille fut admise au
rang des hidalgos), un résumé les précède toujours, mais
encore, la composition en est proposée (retrouvant le fil sous
l'apparent désordre), et le récit, recomposé dans son intrigue. Les
chap. 18 à 21 («traité de l'oraison») sont magnifiquement
présentés; le chap. 36 est entendu comme les premières pages
adressées aux carmélites qui lui succéderont, etc. Il faudra revoir
quelques idées toutes faites sur la Madre, car «au fond, elle est
psychologiquement aussi cérébrale qu'affective. Elle a autant
besoin de comprendre que d'aimer» (p. 371). Passionnant. - N.
Hausman scm