« Je viendrai vous prendre avec moi », « Je viens bientôt », « Veillez donc, car vous ne connaissez ni le jour, ni l’heure », « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire… » Tant de passages du Nouveau Testament nous invitent à garder le regard tourné vers le ciel et le cœur éveillé dans l’attente de la venue du Christ en gloire. Mais quand viendra-t-il ? Comment rester éveillé et fervent quand le « bientôt » de Dieu n’est pas le nôtre, parce que pour lui « mille ans sont comme un seul jour » ? Entre la tentation de l’assoupissement spirituel qui nous fait nous installer sur la terre comme si nous devions y rester, la tentation des prédictions hasardeuses sur la date exacte de la fin du monde, ou encore la « fièvre eschatologique » qui nous fait voir partout – du moins quand cela nous arrange – des signes de la venue imminente de la parousie, comment le chrétien est-il appelé à attendre en vérité la venue de Jésus, à préparer son cœur pour la grande Rencontre ?

Exégète, l’A. commence par puiser dans le trésor de la Révélation pour y méditer sur « la venue du Seigneur dans l’Ancien Testament (les « visites » de Dieu à ses amis, sa présence dans son sanctuaire, ses venues pour secourir son peuple éprouvé, et la thématique du « Jour du Seigneur » annoncé par les prophètes (chap. 1) et les annonces de la parousie dans le Nouveau (chap. 2 à 4). Il consacre encore plusieurs chapitres à des questions corrélées comme la venue de l’antéchrist qui doit précéder la venue en gloire du Sauveur, le mystérieux « règne de mille ans » dont parle l’Apocalypse, le jugement particulier à bien distinguer du jugement dernier qui accompagnera la parousie, ou encore « les venues intermédiaires du Christ » (par sa grâce, par sa présence dans les pauvres, par sa parole et par le sacrement de l’Eucharistie. Au sujet de ces « venues intermédiaires », l’A. mentionne, en une simple phrase pour clore son chapitre, qu’elles « nous préparent toujours plus à sa venue dernière » (p. 211). On aurait certes attendu que ce lien soit davantage approfondi théologiquement (même si quelques éléments sont donnés en conclusion), tant il constitue à notre sens la trame même de la vie chrétienne et l’intention même de l’ouvrage. — M.-D.W.