Les écrits sur « la Thérèse de nos jours et du Nouveau Monde » selon Bossuet, « l’Apôtre des Amériques » selon le pape François, ne manquent pas, notamment depuis sa canonisation qui eut lieu en même temps que celle de François de Laval, le 3 avril 2014. Mais rien ne vaut la lecture directe de ses écrits exceptionnellement instructifs. Le P. Max Huot de Longchamp, spécialiste de la spiritualité, et Dom Thierry Barbeau, moine de Solesmes, nous invitent à relire la relation de Marie de 1654, en l’introduisant par une substantielle introduction historique et spirituelle. Le texte est, avec d’infimes retouches, celui publié par Dom Albert Jamet en 1930, « à partir d’un manuscrit qui s’avère être une copie fidèle – et même servile – de l’original perdu » (p. 42). L’ouvrage se conclut avec « un certain nombre de passages de la Vie de la vénérable Mère Marie de l’Incarnation rédigée par son fils, citant les réponses aux questions qu’elle-même l’avait invité à lui poser pour éclaircir tel ou tel point de la Relation de 1654 » (p. 299). Impossible de recenser un tel trésor mystique, mais chaque nouvelle lecture de cette relation nous permet d’entrer davantage dans le chemin de Marie vers son Dieu en tant que réponse à l’appel premier de son époux, « le plus beau des enfants des hommes » (Ps 45,2). C’est pourquoi de nombreuses citations bibliques du texte proviennent du Cantique des cantiques. Et ainsi s’explique l’intense désir missionnaire de la sainte, accompli non seulement dans son œuvre au Canada, mais aussi dans son grand rayonnement tel que nous le prouve cette nouvelle parution. — V. Fabre