Aux sources du christianisme. La notion pharisienne de révélation
Jean MassonnetSagrada Escritura - reviewer : Sébastien Dehorter
L'ensemble se compose de trois parties. La 1re est consacrée aux «pharisiens». Remontant à l'époque du prêtre-scribe Esdras, elle finit par les présenter comme «repères de cohésion dans un judaïsme complexe» qui «ont repris à leur compte des intuitions et des traditions déjà inscrites dans le peuple, et les ont reconnues comme « Torah », bien commun à tous (…). C'est leur sens de la révélation vécue qui permet de cerner au mieux leur identité profonde et de comprendre leur influence» (p. 123-124). La partie centrale s'arrête sur la Torah orale. L'A. plaide pour son ancienneté (avant 70) et sa valeur de «document historique». Elle «est le monument d'une mémoire collective qui se transmet et s'enrichit de génération en génération, tout en restant fidèle aux origines»… Une nouveauté découverte à un moment donné plonge ses racines dans ce qui a été vécu et recherché auparavant. «Il n'y a pas d'avant et d'après dans la Torah» (p. 221). La 3e partie montre comment des intuitions de la tradition rabbinique se retrouvent dans le NT. Quatre thématiques sont approfondies: Jésus et Moïse (Jésus qualifié d'«envoyé» et l'expression «moi, je»); faire corps avec la Torah en l'accomplissant (prologue au Logos incarné); les premières ébauches institutionnelles (comment l'Église s'est organisée en tant que peuple messianique porteur de l'évangile); l'«écoute de la foi» (les antécédents de Ga et Rm dans l'engagement du Sinaï). Quant à la conclusion, relisant brièvement certaines pages du Concile Vatican II, elle y apporte la lumière de cette tradition que l'ouvrage a remise en valeur. - S. Dehorter