Célébrer l'Eucharistie après Auschwitz. Penser la théodicée sur un mode sacramentel, préf. J. Geldhof
Frédérique PouletTeología - reviewer : Pascal Ide
Si l'écriture est claire, le contenu de cette thèse de théologie présente des obscurités et suscite des questions de fond. Limitons-nous à trois. 1) Peut-on parler de mal absolu sans avoir sérieusement interrogé la définition antico-médiévale du mal comme privation d'être (de sorte qu'un mal absolu serait un néant absolu), surtout quand ce mal est plus vu du côté de celui qui le subit (malum poenae) que du côté de celui qui le commet (malum culpae), en tout cas lorsque ces deux espèces ne sont pas nettement distinguées ? 2) Est-ce la théodicée qui est offusquée par la nouvelle figure du mal, ou bien le déisme (initié avec Descartes) dont Pascal observait qu'il est « presque aussi éloigné de la religion chrétienne que l'athéisme, qui y est tout à fait contraire » (Pensées, Br., no 556) ? 3) Comment une réponse liturgique sera-t-elle cette urgie de la kénose, qui est la modalité même de l'amour divin, sans se recevoir de l'économie divine, voire de l'amour trinitaire (Balthasar) - donc, sans présupposer une théologie non plus pratique, mais contemplative de l'amour par lequel le Père « donne tout » au Fils (cf. Jn 17,10 ; Lc 15,31 ; etc.) ? - P. Ide