Gaetano Parolin, missionnaire scalabrinien auprès des migrants,
publie ici la thèse qui lui a valu le doctorat en missiologie
auprès de l'Université Pontificale Grégorienne. Les migrations
internationales, dans le monde globalisé, sont devenues un
phénomène à la fois complexe, diffus, structurel. Elles mettent en
oeuvre des rapports multiples qui tendent à promouvoir une
« culture de la migration », un « espace social et
culturel nouveau », qui fonctionne à la manière d'un miroir
pour analyser les bases de l'intégration sociale et culturelle
d'une société. Les migrations peuvent aussi servir de lecture de la
réalité du monde et de l'histoire. Temps favorable pour nous
repenser nous-mêmes dans le visage de l'Autre et des autres. La
présence de l'immigré, prototype de l'étranger, de l'autre, peut
être vécue comme une menace ou comme une relation enrichissante
(dans la mesure où il y a reconnaissance de l'autre et accueil). La
préférence de Dieu pour les pauvres devient ici un lieu
théologique, non seulement obligation morale de venir en aide aux
pauvres, mais lieu de révélation et de rencontre avec Dieu.C'est,
par ailleurs, dans la catégorie de la mission que peuvent se
recueillir les indications nécessaires à la pastorale des migrants.
Une vraie pastorale des migrants est celle qui met les migrants en
condition de vivre leur propre exigence missionnaire dans la
communauté qui les accueille. Les formes privilégiées de la mission
seront le service et le témoignage. Dans une société urbaine et
sécularisée, pluraliste et multi-raciale, la mission sera surtout
rencontre, relation, reconnaissance mutuelle. - S. Decloux sj