Dans le tome III de son ample synthèse sur la pensée sociale des
chrétiens (Cf. T. 1 et T. 2 dans NRT 131 [2009] 159 et
160), le P. Calvez aborde la période postconciliaire, de 1968 à
1988. Une trentaine de penseurs sont rencontrés, principalement
français. Toutefois, la perspective hexagonale se complète par
l'analyse de la théologie politique allemande, de la théologie de
la libération latino-américaine, du mouvement italien Communione e
Liberazione et des débats qui eurent lieu aux États-Unis autour de
la Lettre pastorale sur l'Économie, en 1986. Plus qu'un ensemble de
personnalités, c'est une série de thèmes successifs qui font
l'objet d'un « balayage », selon le mot de l'A. Le P.
Calvez présente des excuses pour les nombreuses citations qu'il
reprend dans son ouvrage. En fait, c'est là un procédé très
apprécié pour découvrir des textes peu connus ou difficilement
accessibles. On se rend compte, comme le dit lui-même l'A., du
« notable déplacement » qui s'est opéré dans les intérêts
des chrétiens qui ont voulu penser le social dans le prolongement
de Vatican II. Ils se sont surtout attachés à la relation qui
existe entre libération humaine et salut chrétien, et au rapport
entre la foi et la politique. Depuis les années 1988-1989, de
nouveaux déplacements se sont manifestés avec une attention
renouvelée pour les grandes questions économiques et sociales,
ainsi que pour la bioéthique et l'écologie. - H. Jacobs sj