Il convenait qu'une thèse doctorale présentée à l'Univ. Grégorienne
de Rome sur le thème de la consolation en Is 40-55 soit l'oeuvre
d'une religieuse de la Congrégation de Notre-Dame de la
Consolation, travaillant sous la direction expérimentée des prof.
P. Bovati et N. Calduch-Benages. La défense eut lieu en décembre
2008 et, maintenant déjà, l'A. enseigne l'Écriture à l'Univ. de
Comillas et à la Faculté de théologie de Vitoria-Gasteiz. Devant la
souffrance du monde, l'A. recherchait la consolation authentique
venant de Dieu, et la Bible lui répondait en lui présentant Dieu
consolant son peuple Israël et le rejoignant intimement au coeur de
sa détresse dans la communion de deux libertés.L'A. divise son
étude en trois parties, après une introduction concernant l'objet
et la méthode de travail. Une 1ère partie propose une
phénoménologie générale de la consolation à partir de la racine
hébraïque nhm: concept de consolation, syntagme et organisation
paradigmatique (action, effet, réaction). Suit une longue analyse
des éléments qui composent l'action consolatrice dans un processus
de purification et de pacification intérieure. Une 2e partie
développe minutieusement le thème de la consolation dans ce qu'on
appelle le Deutéro-Isaïe: d'abord les chap. 40,1-11 et 54-55 avec
l'impératif initial et l'entrée en alliance nouvelle; ensuite
successivement dans le corps des chapitres 40,12-48,22, 49,1-52,12
et de façon plus précise encore dans la personne du Serviteur
offrant sa souffrance pour la communauté (acceptation, sacrifice,
sagesse) au Dieu activement présent dans l'histoire du peuple
(52,13-53,12). L'étude de ces chapitres toute en finesse manifeste
une grande sensibilité aux nuances de l'hébreu et au dynamisme qui
parcourt le texte. Enfin la 3e partie présente organiquement l'acte
consolateur dans la rencontre de Dieu et de l'humanité en détresse,
jusqu'à la transfiguration de Sion. Quelques pages de conclusion
achèvent de mettre en évidence la profondeur intime de l'action de
Dieu consolateur.Une excellente thèse à la fois proche du texte que
l'A. fait parler avec compétence, et transparente d'une
compréhension vive et spirituelle de la souffrance humaine. Les
spécialistes d'Isaïe goûteront cette étude et les étudiants en
théologie pourront la prendre pour modèle. La bibliographie de
quarante pages atteste le sérieux de l'information. Souhaitons bon
succès à la jeune enseignante. - J. Radermakers sj