Die Primiz. Studien zu ihrer Feier in der lateinischen Kirche Europas

W. Haunerland
Liturgia y pastoral - reviewer : Léon Renwart s.j.
Winfried Haunerland consacre sa thèse de doctorat (Habilitationsschrift) à l'étude des prémices et des festivités qui les accompagnent dans l'Église latine en Europe. Après un rapide survol de cette pratique aux VIIIe et IXe siècles à Rome, puis de son histoire au Moyen Âge, l'A. en aborde l'étude systématique à l'époque moderne dans nos contrées.
Un premier chapitre détaille les prescriptions des autorités ecclésiastiques avant le concile de Trente, puis après celui-ci (Église universelle, Églises régionales). Il n'est pas étonnant que ces documents s'intéressent surtout à réprimer les abus auxquels ces festivités donnaient lieu (banquets, danses, etc.). L'A. aborde ensuite les descriptions de cette pratique dans les livres liturgiques des différents ordres religieux, puis dans les ordonnances diocésaines de France, Suisse, Allemagne, Bohême et Moravie, Autriche, Luxembourg et Pologne, et dans des ouvrages non officiels. Il explore enfin, tout en reconnaissant que ce domaine laisse encore place à de nombreuses découvertes, les indications données dans les avis, les allusions biographiques, le folklore. W.H. reprend ensuite, point par point, ces données et examine en détail la bénédiction spéciale donnée par le nouveau prêtre, les sermons prononcés à cette occasion, les textes utilisés (jusque sur les arcs de triomphe) et les coutumes annexes. Une dernière partie présente des perspectives systématiques sur les bases anthropologiques de ces pratiques, leurs aspects ecclésiologiques et leurs conséquences sur la pastorale liturgique et l'image du prêtre qu'elles véhiculent.
Dans une conclusion qui se veut à la fois rétrospective et prospective, l'A. constate qu'entre le concile de Trente et Vatican II les changements dans la célébration des prémices n'ont guère eu d'effet sur l'image du prêtre durant cette époque. Celle-ci a été de plus en plus marquée par la réception unilatérale de Trente par la Contre-Réforme catholique. On y mit surtout en lumière les aspects opposés aux positions protestantes. D'une part, le rapport presque exclusif du sacerdoce avec la célébration eucharistique passa au premier plan, laissant dans l'ombre le rôle d'annonce de l'Évangile. De l'autre, la célébration des prémices illustra une ecclésiologie et une théologie du ministère accentuant la subordination du laïcat au clergé aux dépens de l'égale dignité fondamentale de tous les chrétiens. Ici l'A. nous semble avoir mis le doigt sur une des raisons de la raréfaction des vocations sacerdotales dans nos régions, même si elle n'est pas la seule: les jeunes ont peine à trouver une image du prêtre qui soit parlante pour aujourd'hui.
Ce monument d'érudition (quarante pages de bibliographie, plus de 2.600 notes marginales, souvent de belle longueur) est bâti de main de maître. De bons index en facilitent la consultation. Ce qui s'y révèle, comme le note l'A., c'est l'importance théologique et pastorale d'une meilleure célébration des prémices. La tâche sera difficile, car les coutumes populaires ont souvent la vie dure, mais il vaut la peine de la tenter. - L. Renwart, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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