«Dignitatis humanae». La libertà religiosa in Paolo VI. Coll. intern. du studio, Brescia, 24-26 sett. 2004

(éds) R. Papetti (éds) R. Rossi
Moral y derecho - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Ce n'est que tout à la fin du concile que fut approuvée et promulguée la déclaration conciliaire sur la liberté religieuse. Sa maturation au sein du concile et les débats qui suivirent sa réception dans l'Église montrent un cas typique du difficile changement au sein de l'Église catholique. Ce parcours historique et l'évolution de G. Montini sur ce point jettent un peu de lumière sur son action pendant et après le concile. Ce volume rassemble les Actes du IXe colloque international tenu à Brescia, lequel faisait suite aux journées d'études sur le même thème à Washington D.C. en 1993. Chacun des 11 rapporteurs a pris la responsabilité de son texte. Le Cardinal Poupard présidait ce colloque et présenta un excellent résumé final d'où nous extrayons ces quelques notations.
La liberté religieuse était pour Paul VI une conviction forte sur laquelle il n'a jamais transigé, bien qu'il fût conscient du mauvais usage qu'on pouvait en faire contre la foi chrétienne. Le colloque a d'abord rappelé le difficile parcours du document et le climat dans lequel les débats se sont déroulés. On est parti d'un petit texte rédigé à Fribourg (Suisse) en 1960 et on mit 5 ans d'intense recherche religieuse et de discussions passionnées pour clarifier son contexte théologique et juridique sous la direction de Mgr De Smedt, relateur et évêque de Bruges. On a précisé que le vrai sujet de droits est la personne humaine et la société composée elle-même de personnes; le primat de la vérité est basé sur la dignité des personnes qui sont elles-mêmes faillibles.
On est passé de la préoccupation de la tolérance à celle de la conscience et à la clarification des liens entre le plan doctrinal et le plan juridique en insistant sur le fait que la vérité est la source de toute vérité authentique. On a souligné trois principes clés de cette déclaration: le droit de chercher la vérité à travers le dialogue, l'obligation de suivre la conscience convaincue et enfin le caractère libre et surnaturel de l'acte de foi, avec le devoir, pour l'État, de respecter la foi de chacun. La vérité doit attirer et non pas être imposée.
Les échos de cette déclaration dans l'Église et le monde furent très divers; c'était la doctrine la plus révolutionnaire de tout le concile, car on proclamait le droit à la liberté religieuse à partir de la dignité de la personne et non plus de la Révélation divine. Ce texte explosif a modifié l'attitude de l'Église face à la démocratie, aux États libéraux, à la laïcité et à la modernité elle-même. Voir les réactions produites chez Mgr Lefebvre et dans différents États jusqu'au Japon et dans les pays communistes. «L'homme vient à Dieu librement et Dieu sauve l'homme librement», dira Paul VI.
La liberté religieuse a introduit dans l'Église: le respect pour le pluralisme religieux, le dialogue dans la vérité et la charité avec les religions même non-chrétiennes, sans relativisme doctrinal et dans la reconnaissance des autres religions comme préparations à la plénitude de la foi révélée dans le Christ.
On ne dira jamais assez l'importance de ce changement de cap religieux qui a exigé du courage. - B.C.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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