Globalizzazione, giustizia, solidarietà

(éd.) C. Quarta
Moral y derecho - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Le problème de la globalisation est grave et nous concerne tous. Il fut en 2001 le thème d'un congrès à l'Université de Lecce, en Italie du Sud et ce volume nous en livre les 13 exposés. Spécialiste de l'utopie, l'éditeur C. Quarta a rédigé le premier chapitre qui peut servir d'introduction et de conclusion. Il commence par faire l'historique du thème.
Après l'écroulement de l'utopie communiste, on imaginait la fin des utopies; mais face au libéralisme et à une globalisation anarchique et désastreuse, on réclame de nouveaux projets «utopiques». C'est MacLuhan en 1976 qui a lancé le mot de «globalisation» car l'électronique, disait-il, allait faire de l'humanité un «village global». Avant lui, Teilhard avait prévu l'unification de l'humanité dans la «noosphère». Les multinationales parlaient, elles, de système industriel global, par opposition à national, car les États empêcheraient le marché libre et rationnel. Internet a favorisé les transformations; le marché électronique a suivi avec la télévision internationale; mais le «libre marché» est devenu en fait le monopole des multinationales. On prétend que tout est libéré et favorise l'intégration des peuples, la baisse des prix, la démocratie, l'élimination de la pauvreté. Or il y a là pas mal d'équivoques et de mensonges.
En fait, on aggrave les ruptures sociales et la mort des traditions pour tout uniformiser. La doctrine du seul profit est prête à détruire tous les obstacles à son action: États, syndicats, partis, cultures, traditions, solidarité, environnement, etc. C'est le règne de la loi du plus fort et la mort du droit. La «flexibilité» précarise le travail, la faim dans le monde augmente, mais on parle de «misère résiduelle»…
Ces désastres et bien d'autres obligent à repenser cette fameuse globalisation (d'ailleurs inévitable) qui ruine les sociétés. De là est né un vaste mouvement de refus de ce type néolibéral de globalisation; on a tenté de le ridiculiser dans les médias, mais internet a permis de résister à cet écrasement, et les grandes manifestations de Seattle, Gênes, Porto Alegre ont gêné ou contrebalancé les réunions des pays riches en proposant d'autres solutions. On retrouve l'espoir et on ose faire d'autres projets d'économie planétaire; mais ceci exige de rendre à l'éthique son rôle fondamental dans la construction d'une société juste, au service de tous et de former les consciences au niveau planétaire pour établir plus de justice, liberté, égalité, solidarité, etc. Il y faut aussi une certaine mentalité utopique et l'espérance d'aboutir à quelque chose de meilleur.
Le reste des articles fournit des orientations dans ce sens. Ils sont groupés en quatre parties: 1/ Histoire et problèmes de la globalisation: les rôles de la politique et de la technoscience, un développement tolérable, le travail. - 2/ Le devoir de justice et de solidarité: globalisation et universalisation, l'éthique, la construction d'une société juste, les «droits humains», la solidarité, la responsabilité et l'espérance, éducation et interculture.- 3/ L'espace cosmopolite: la construction de la «cosmopole», la fédération comme projet, les rapports entre cultures. -4/ Perspectives d'auteurs: formes possibles d'une globalisation correcte chez J. Macnie, éthique et libération dans les rapports Nord-Sud chez Apel et Dussel.
Pas de conclusions car on se trouve en pleine recherche, mais il y a là de quoi faire réfléchir ceux qui s'intéressent à ce grave problème. - B. Clarot sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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