I laici in Giovanni Crisostomo. Tra Chiesa, famiglia e città.

O. Pasquato
Historia del pensamiento - reviewer : A. Pighin
Jean Chrysostome (349-407) fut d'abord ermite, puis collabora de plus en plus avec son évêque à Antioche. Prêtre en 386, il devint en 397 archevêque et patriarche de Constantinople où il se révéla réformateur et organisateur de la vie chrétienne et caritative. Le peuple l'adorait, mais son zèle réformateur le fit détester par nombre de prêtres, moines, vierges et même par l'impératrice. En 403, le patriarche d'Alexandrie réunit un synode qui le déposa tandis que l'empereur l'exilait en Arménie. Là, comme trop d'amis venaient le voir, l'empereur l'expédia à 350 km plus loin et Jean mourut en cours de route, en 407.
Professeur de patristique et d'histoire de l'Église, O. Pasquato étudie ici le rôle attribué par Jean aux laïcs en se basant principalement sur ses homélies si brillantes qu'elles valurent à l'évêque le surnom de «bouche d'or». Jean est peut-être le Père de l'Église qui a le plus approfondi le rôle des laïcs, rôle sacerdotal, prophétique et royal. Pour lui, c'est le baptême qui crée un égalité entre tous les chrétiens comme membres du corps vivant du Christ, l'Église, et les invite à collaborer à la vie et à la croissance de ce corps en dépendance de l'évêque et du clergé. En effet, tout autant que les religieux et le clergé, les laïcs sont appelés à la perfection dans l'amour en famille, dans la communauté chrétienne et dans la cité. Comme les prêtres, ils ont à s'offrir à Dieu dans et par le Christ et à participer activement à la liturgie; leur sacerdoce s'exerce aussi dans la charité envers le Christ présent dans les malheureux et dans leur apostolat auprès des autres laïcs, croyants ou incroyants. Ils sont prophètes en transmettant la parole de Dieu et celle de l'évêque autour d'eux, en corrigeant avec charité leurs frères dans la foi et en donnant l'exemple d'une vie droite. Les laïcs exercent enfin leur royauté en participant à l'élection de leurs prêtres et de leur évêque, mais aussi en critiquant et en corrigeant leur Église à bon escient pour la faire progresser.
Quant au rôle de la femme, Jean accepte les données de la Genèse et les directives de saint Paul sur leur soumission au mari, mais il insiste également sur le rôle des femmes dans le groupe apostolique et dans la vie de l'Église telle que la montrent les Actes des Apôtres. Il affirme leur égalité foncière avec l'homme et reconnaît que souvent elles surpassent les hommes en vertu, générosité, piété, au point qu'elles mériteraient parfois d'enseigner les hommes. O.P. met en relief le rôle éminent joué à Constantinople par la riche veuve Olympiade au sein de la communauté chrétienne. Elle devint l'amie très chère de l'évêque, le soutint dans son exil et servit de lien entre lui et ses fidèles. On a conservé 325 lettres d'elle à Jean ou à d'autres personnes pour qu'elles l'aident. Elle mérita également l'exil pour son action en sa faveur.
O.P. met bien en relief les idées assez progressistes de Jean sur les laïcs. Il faudra attendre Vatican II pour que l'Église aille plus loin que lui, sans pourtant que toute la clarté soit encore faite sur les différences entre clergé et laïcs. - A. Pighin.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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