L'A. répond ici aux questions d'A. Michel au cours d'entretiens réalisée pour la fondation Hommes de Parole. Après avoir situé son objectif, le P. Elias explique pourquoi il croit en «nous» - c'est-à-dire juifs et palestiniens d'Israël et des Territoires -: parce qu'ils sont «frères de sang» et «appartiennent à la même terre» (titres de deux ouvrages précédents), et cela, au-delà du désespoir. N'ont-ils pas un témoignage à rendre ensemble au sein de notre société pluraliste?
Quatre chapitres emportent le lecteur dans son sillage. Le premier nous montre les palestiniens, peuple sacrifié, doté d'une mémoire vive et le coeur rempli d'aspirations frustrées. Le deuxième analyse les causes du terrorisme: pauvreté et injustice; il pose la question de Dieu et dégage les effets pervers de la violence. Le troisième détecte les raisons d'espérer malgré l'exil des chrétiens, les promesses illusoires des États-Unis, le sentiment de culpabilité de l'Occident. Alors, quelle lumière perce les ténèbres? C'est l'objet du quatrième chapitre, qui accuse l'ignorance de l'enjeu réel de la situation, qui détaille les difficultés d'établir la paix et qui prône le partage comme acte d'amour. Il plaide enfin pour que le monde produise des artisans de paix et pour que la terre entière s'ouvre à la justice, à la paix du Seigneur. Un livre qui fait réfléchir et qui entraîne le lecteur sur un chemin de compréhension et d'amitié fraternelle, là où il se trouve. - J. Radermakers sj